Meeting… Zach Lyons!
Magenta continue son bonhomme de chemin, recrutant parcimonieusement des skateurs que l’on n’attendrait pas forcément, mais qui font sens une fois dans le crew… Ce qui pourrait bien être la clé de notre intérêt toujours renouvelé ?
Aujourd’hui, la marque française annonce une arrivée dont vous auriez pu vous douter si vous avez suivi leurs récentes aventures au Japon. Mais Zach étant un héros de l’underground, quelques questions s’imposaient. Et les réponses n’étaient pas forcément prévisibles, même pour nous…
Interview: Benjamin Deberdt
Photo: Jean Feil
Si tu devais te décrire brièvement, pour un entretien d’embauche, que dirais-tu ?
Je ne connais pas grand-chose, à part le skateboard, et je déteste le travail de tout mon cœur !
Est-ce que l’on peut dire que tu as « grandi » à Pulaski, le spot mythique de Washington DC ? En quoi cet endroit a pu influencer le skateur que tu es devenu ?
Je n’ai pas skaté Pulaski avant d’avoir 17 ans, mais je peux dire que ça a été décisif dans le skateur que je suis aujourd’hui. En skatant là-bas, j’ai appris une certaine éthique du skate, comment encaisser les blagues, devenir amis avec des skateurs venant de pleins d’horizons différents, en plus des jeux de SKATE sans fin et de tout le reste… Je suis vraiment chanceux d’avoir connu ça, et j’ai l’impression qu’avoir une place en centre-ville comme spot est quelque chose qui manque à beaucoup de villes américaines de nos jours…
Qu’est-ce que tu entends par une « éthique skate » ?
On peut appeler ça une étiquette, en fait, où tu apprends à respecter le spot, ne pas mettre de stickers partout, ne pas laisser de détritus, à faire tout ce qu’il faut pour donner le moins de raisons possibles de se faire virer. Et aussi apprendre à respecter les autres skateurs, essayer de ne pas gêner, de ne pas faire la démo, bref de ne pas faire le blaireau.
Est-ce qu’il est obligatoire à DC de sortir de tous ces tricks en 270, en hommage à Chris Hall [figure locale des années 90]?
Pas forcément en 270, mais au moins en 360 shove-its, et puis aussi de faire beaucoup de flat, oui !
Qu’est-ce qui t’as attiré à San Francisco ?
J’avais besoin de changement, et de fuir l’hiver pour quelques mois, ce qui est ironique, puisque, au final, cet hiver aura été étonnamment doux sur la Côte Est. Mais ce n’étais pas un déménagement à long terme, je suis de retour à l’Est, là.
Fontside nose grind à San Francisco. Photo: Ben Gore
Les descentes, cela n’a pas été trop dur de s’adapter ?
Non, parce que je ne m’y suis jamais habitué à ces collines ! Je suis vraiment une lavette quand il s’agit de descentes, et j’ai d’ailleurs été bien content de découvrir que Vivien Feil et moi étions sur la même longueur d’ondes, là-dessus.
Comment as-tu découvert l’existence de Magenta ?
En fait, je suis devenu fan du skate de Soy et Vivien via un ami commun, Mark Nickels. Il m’a montré des choses qu’il avait filmées d’eux, il y a quelques années, et depuis je les gardais à l’oeil de loin, tel un aigle.
Quand t’es-tu dit que tu pourrais peut-être skater pour eux ? Et la connexion s’est faite comment ?
Et bien, j’étais sans sponsor boards depuis quelque temps, et j’ai réalisé qu’il n’existait pas grand chose qui me bottait, en fait. Mon ami Evan Kinori a eu l’idée de Magenta, dont j’étais déjà un grand fan, et donc il en a parlé à Vivien, et Léo Valls et moi avons commencé à beaucoup skater ensemble, vu qu’il était lui aussi à SF pour l’hiver. Et puis, après avoir rencontré tout le monde, j’ai réalisé que je ne me voyais pas trop skater pour quelqu’un d’autre.
Quelles ont été les réactions aux États-Unis, lorsque tu as mentionné que tu allais peut-être skater pour eux ?
Mes amis n’auraient pas pu être plus contents pour moi, et ont trouvé que ça collait parfaitement !
Tu rentres de deux bonnes semaines avec toute la bande au Japon… Toujours aussi décidé !?
Trois semaine et demis ! [Rires] Ouais, le séjour a juste été incroyable ! Comme je le disais, je ne me vois pas ailleurs…
Qui est le pire copain de chambrée de tout le team ?
Apparemment, Sexy Soy ronfle horriblement, mais, bizarrement, je ne l’ai jamais entendu. Yoan, aussi, ronfle, mais il a tellement de basse dans sa voix, que cela sonne juste super bien ! J’aurais aimé l’avoir enregistré pour pouvoir me le repasser chaque nuit, maintenant.
On peut t’attendre quand, en Europe ?
En Septembre, je suis à fond !
Une question, pour les skateurs européens ?
Est-ce que vous êtes prêts pour la tuerie de spots que je vais faire, à l’américaine !? Je déconne… [Rires]