Equinox (et Rob Mentov) en 5!
Photos: Peter Stankiewicz
Interview: Benjamin Deberdt
Même si ce n’est pas forcément évident, pour beaucoup d’entre nous, en jetant un œil par la fenêtre, l’hiver arrive à sa fin… Et pour célébrer cette information, pourquoi ne pas se replonger de suite dans ses toutes récentes longues nuits passées dehors malgré le froid, histoire d’embrasser ensuite le printemps sur les deux joues?
Voilà ce qu’avait en tête Street Feet et son mentor, Rob Mentov, pour leur nouvelle production : Equinox! Avant que cette production venue de Toronto ne sorte en avant-première demain sur Live, voyons un peu de quoi il en retourne…
Petit indice : cela parle d’une expérience que de nombreux skateurs partagent à travers le monde…
Rob Mentov, powerslide "on ice".
Qu’est-ce que c’est Street Feet, exactement?
Essentiellement, Street Feet est une boite de production audio-visuelle basée à Toronto. Et je me sers de nos films pour collaborer avec des gens de talent, et voyager, skater et créer autant que possible. J’adore rencontrer et travailler avec de nouvelles personnes, et établir des relations solides comme ça. Et au final, beaucoup de gens sont associés à Street Feet, directement ou indirectement. Pour Equinox, les deux personnes à m’avoir aidé, depuis de son origine, ont été Scott Varney et Will Baigent. Je suis super content qu’ils aient cru au concept Street Feet.
Quand est-ce que l’idée d’Equinox vous est venue?
À l’origine, nous avons eu l’idée de base en novembre. L’idée était de skater la nuit, durant l’hiver. Je dois dire que l’on s’attendait pas du tout à ce que c’est devenu, en termes de longueur, de gens impliqués et à tout le boulot investi. On pensait faire un quatre minutes, au début, mais ça s’est pas mal allongé, au fur et à mesure que plus de gens en entendaient parler, et ont commencé à venir skater avec nous. J’imagine qu’ils aimaient l’idée, ou avaient juste besoin d’une excuse pour sortir et aller skater dans la rue régulièrement.
Comme mars arrivait, j’ai pensé que ce serait chouette d’essayer de sortir le projet pour l’équinoxe, et en quelque sorte célébrer la fin de l’hiver, et le début du printemps. J’imagine que Equinox était un peu la lumière au bout du tunnel, vers laquelle travailler : on va consacrer toute notre énergie sur ce projet, et une fois que l’on aura fini, les journées devraient commencer à se réchauffer, et l’hiver être, presque, fini.
Lee Yankou, lipslide.
Pourquoi diable vouloir skater au milieu de l’hiver de Toronto!?
J’imagine que tous les skateurs qui vivent sous des climats difficiles, partagent ce genre d’expérience chaque hiver. Tu sors et vas skater tous les jours de l’année, et là, l’hiver arrive et déprime tout le monde. Puis, tu passes en heure d’hiver, et d’un coup tu sors des cours, ou du boulot dans la nuit noire et froide. Je voulais réaliser un projet qui parlerait à beaucoup de skateurs, et nous empêcherait de devenir fou, jusqu’au bout de l’hiver.
L’un des facteurs majeurs était le besoin d’être productif. Equinox m’a donné un peu d’espoir, et une sorte de but à atteindre. J’étais même excité en pensant aux nuits froides, à l’idée de retrouver mes potes pour aller skater en ville. C’était marrant de skater les spots habituels, mais avec une perspective différente. Les tas de neige et les congères changeaient la façon dont nous skations les spots. Une nuit, Scott essayait ce wallride par dessus des tuyaux. La replaque n’était qu’une couche de glace et de neige, et l’on a passé plus d’une heure à essayer un trick qui normalement aurait été bien plus facile à rentrer. On cherchait des endroits où l’on pourrait utiliser la glace et la neige, pour se servir de ce que ça changeait dans l’esthétique du spot.
Qui a le plus donné pour Equinox?
Tellement de monde s’est impliqué, et je suis super heureux de ça. C’était chouette de voir plein de gens skater ensemble les nuits les plus froides. Scott Varney, Will Baigent, Malcolm Yarde et Jay Brown sont parmi les plus présents dans Equinox. J’ai aussi contacté Dom Henry à Reading, en Angleterre pour lui demander s’il voulait filmer. J’adore travailler avec lui, je ne voulais pas limiter Equinox à Toronto. J’ai aussi passé un peu de temps à Detroit, cet hiver, où j’ai eu le privilège de filmer avec Ryan Kehrer. Je considère ces deux-là comme des membres de la grande famille Street Feet.
Sans conteste, c’est Scott Varney qui aura donné le plus de son temps. Je crois que l’on s’est motivé l’un l’autre tout au long du projet, et Scott était toujours à fond de sortir skater le soir, quelles que soient les conditions météos. On s’est bien amusé avec tout ça, malgré l’ambiance glaciale.
Will Baigent, wallie.
Où tu aimerais filmer, idéalement, pour ton prochain projet ?
Pour ce qui est des futurs projets, la liste est plutôt longue ! [Rires] J’ai très envie de visiter certaines parties de l’Europe et de l’Asie. Le temps viendra. Avant ça, je veux retourner à Detroit le plus tôt possible. La ville a tellement à offrir, sur une board, ou sans, et c’est une énorme inspiration pour moi. J’aimerais travailler à nouveau sur un projet à Detroit, avec tous les gens incroyables qui sont là-bas.
Je voudrais d’ailleurs terminer en vous remerciant Live Skateboard Media, et toi, Benjamin ! Tout ce processus a été une expérience extraordinaire pour nous. Merci aussi à tous ceux qui nous ont aidé sur ce projet d’une façon ou d’une autre. Ils sont bien trop nombreux pour tous les mentionner ici, mais je suis extrêmement reconnaissant que des gens aident et suivent mes concepts aussi irrationnels que plaisants!
En attendant l’avant-première, demain mercredi, replongez-vous dans l’ambiance glacée des nuits de Toronto.