"J'ai rencontré Alfredo “Blunt” Franco au cours d'un trip de skate à Mexico City en 2006. Fort de la maturité de mes propres vingt-et-un ans, j'ai été immédiatement impressionné par la ferveur à laquelle ce type de trente-et-unes piges skatait 'toujours' - toujours à la recherche de spots, toujours à filmer et shooter, toujours à faire des trucs franchement forcenés. C'était au début du millénaire, donc en pleine époque à laquelle les pros les plus établis des années quatre-vingt-dix touchaient au même âge et où les skateurs découvraient, plus ou moins, la longévité. Et puis là vient se poser ce type originaire d'une scène méconnue qui skate tout aussi bien, si ce n'est mieux, et seulement par passion.
J'ai vraiment adoré skater avec lui, écouter ses histoires sur le skate au Mexique, et me rendre sur ses spots : quelques fontaines à base de courbes, ou encore de vieux skateparks. Nous sommes restés en contact depuis, et nous rendons visite régulièrement chez l'un ou chez l'autre.
Au fil des années, mon skate à ralenti, mais Blunt ne semble que progresser, lui. Depuis mes trente-six ans actuels, je ne peux que m'émerveiller devant ses quarante-six. Il fait partie de ce peu de skateurs semblant s'être trouvés leur fontaine de jouvence.
Mais Blunt, c'est aussi l'un des pionniers du skate mexicain, à bloc depuis les années quatre-vingt, et toujours à pousser. Il a vu sa scène s'étendre à partir de rien, évoluer, progresser, exploser. Depuis ce fameux trip en 2006, je le remarque à chaque nouveau passage : il y a davantage de skateurs, de skateparks, de marques, de vidéos, et le niveau général ne fait que croître. Blunt se trouve-là depuis le début, et ses roues persistent à tourner au gré des ans." - Brett Nichols