Graham Thoms / "Trabajando 4" / INTERVIEW


Graham Thoms. Ph.: Benjamin Deberdt
 
"The Loop", ou "la boucle" - on se trouve soit en dedans, soit en dehors. Graham Thoms est spécial car lui en vient : c'est ainsi que l'on surnomme la ville de Chicago, dans l'Illinois, un endroit qui a d'ailleurs une place toute particulière dans le coeur de Graham. Armé non pas de prétentieux "street cred" mais bel et bien d'une vraie éducation urbaine, ainsi que de l'attitude la plus sympathique et optimiste qui puisse être, il a passé les dernières années à arpenter l'Europe histoire d'y répandre son amour pour Chi-Town. Le tout, sans y rester enfermé, mentalement : au fil de ses trips, Graham a su épouser les cultures locales, de Barcelone à Paris, ville dans laquelle il a fini par poser ses valises il y a quelques années. Désormais ambassadeur international de Chicago, accompagné de son homie Corey Henderson, ils sortent tous les ans une full-length indé sous l'intitulé de "Trabajando" et ce, depuis quatre numéros. Les clips ramassés au gré du vieux continent s'y mélangent aux images de street pur à Chicago - suave et classe. Le duo gagnant a choisi LIVE pour relayer en avant-première deux segments de "Trabajando 4" : la part Paris et la part de Graham (excellente), mais aussi pour répandre les quelques mots d'amour ci-dessous, dont la profusion saura attester d'à quel point ils en avaient sur le coeur.

LIVE Skateboard Media : Pouvez-vous vous présenter et nous présenter d'où vous venez ? Comment en êtes-vous arrivés à voyager en Europe pour la première fois, et comment s'est déroulé le filming de "Trabajando 4" ? La séparation nette à la moitié de la part de Graham démarquant les clips filmés en Europe et les tricks à Chicago, le montage par continent avec pour seul dénominateur commun le rap en bande-son dont le langage change, c'est plutôt cool…

Graham Thoms : Voilà, on y est ! Né et grandi à Chicago, j'ai commencé à venir à Paris autour de 2005 et désormais j'y habite, depuis 2013.

Ici j'ai grandi avec des cousins français, donc dès que j'ai eu dix-huit ans je savais déjà comment me rendre en Europe. Ca fait des années que Paris est mon chez-moi loin de chez moi, ça a toujours été un rêve que de venir y habiter et je peux enfin dire que j'y réside !

"Un réseau solide tissé au fil de nombreuses années à s'acharner dans les rues"

Outre cela, mon pote de chez moi, Corey Henderson, et moi avons beaucoup voyagé jusqu'à la Mecque : Barcelone, chaque printemps et ce depuis cinq ans. C'est devenu comme une tradition, et on a commencé à faire des vidéos juste parce que naturellement, quand on partait, on filmait et ce, chaque année. Au fil des ans, on a commencé à penser à intégrer Chicago, Paris puis Barcelone dans nos vidéos.

A la base on était censés faire une vidéo purement barcelonaise, mais le projet a évolué et désormais c'est à trois villes qu'on décide de rendre hommage. On s'est juste dit que ce serait naturel d'intégrer les villes où on réside, où on se rend et que finalement on adore.

L'idée, c'est que nos potes qui n'ont pas forcément autant l'occasion de voyager que nous aient l'opportunité de voir ce que nos autres potes font à l'étranger, afin de rester à jour et de maintenir les connexions. Dans chaque ville où on se rend, les gens sont comme notre famille adoptive. Un réseau solide qu'on a tissé au fil de nombreuses années à s'acharner dans les rues.

A Chicago, on a été élevés sous l'influence de la culture de rue, avec les aînés qui nous enseignent l'importance de faire ses preuves et de placer la barre très haut. Au fil des années, ça nous a forgés, ainsi que notre histoire.

Maintenant la roue des générations a tourné, et c'est à notre tour de représenter. Surtout à l'heure d'Internet, des communications et des vols low cost, tout est plus facile que jamais. C'est notre tour d'entrer en scène, de façonner les choses et de faire tout notre possible en visant l'impossible, sans jamais oublier de progresser.

Corey Henderson : Je viens d'une petite ville à la sortie du West Side de Chicago qui s'appelle Oak Park. Il y avait une bonne scène à l'époque, en fait, donc j'ai passé mon enfance à skater là-bas avec les anciens avant de me rendre compte que je pouvais skater Chicago ! 

La première fois que j'ai vu Graham, c'était à une avant-première locale à l'un de nos shops en 2005 et j'avais été bluffé par le style, le filming, les spots, la musique, le feeling général. C'était subitement ma nouvelle vidéo préférée. Je venais d'acheter un Canon Optura et j'avais un vieux Death Lens rayé que m'avait vendu un vieux pote, et j'ai commencé à filmer à cette période. Cette vidéo, ainsi que “Street Killaz” réalisée par les anciens de mon bled, m'ont montré que réaliser des full-lengths de skate était finalement accessible. La beauté du truc, c'était que je pouvais faire une vidéo incorporant tous mes potes et les présentant à ma manière sans avoir à dépendre d'un filmeur et à son bon vouloir d'utiliser ou non les clips. Paradoxalement, je me suis débarrassé de tout le stress inhérent au filming en décidant de faire mes propres vidéos.

"J'ai même séché les cours pour aller filmer un trick de Jereme Rogers"

En 2012, j'ai rejoint Graham pour de bon sur une session de nuit dans le centre-ville de Chicago, on a filmé une line qui se terminait sur un switch flip back en montant trois marches ! A l'époque, j'étudiais le Japonais depuis déjà cinq ans et j'étais bien parti pour continuer mes études à l'étranger pour un semestre sous l'égide du Colombia College de Chicago, mais soudainement il y a eu l'accident nucléaire de Fukushima et à cause de ce qu'on entendait sur les radiations, mes parents n'ont pas voulu me laisser partir au Japon. Donc j'ai mis ce rêve de côté (il l'est toujours) et j'ai décidé d'aller étudier à Barcelone, plutôt, après avoir appris que beaucoup de mes images préférées avaient été filmées sur des spots de là-bas. J'avais vraiment envie de tâter les palettes à wheeling parfaites de Parallel ! 

Je suis allé à Barcelone pour quatre mois avec en guise de but l'idée d'apprendre le plus d'Espagnol possible, et de skater et revenir avec un maximum de footage possible. Une fois, j'ai même séché les cours pour aller filmer un clip de Jereme Rogers alors qu'il filmait sa vidéo "Mi Amor". J'ai aussi rencontré Tom Penny, Javier Sarmiento et plein de locaux du MACBA, pour moi c'était comme vivre un rêve. Je skatais et traînais à MACBA ou Parallel et je rencontrais les gens, des gens avec qui j'ai fini par développer des amitiés.

 

Backside 180 nosegrind. Ph.: Frank Verges

G : On fait ça à échelle mondiale maintenant, mais on représente toujours nos racines, on oublie pas d'où on vient.

On veut rendre hommage aux communités qu'on a découvert, on veut donner une occasion aux frères de Chicago de voir nos potes et nos spots en provenance de l'autre côté, et vice versa pour notre famille en Europe qui peut ainsi vivre un peu de Chicago avant même de s'y rendre en vrai.

Le skate est une grande famille et tous les gens qui le composent sont frères, ou cousins, selon. Et la sensation la plus gratifiante, c'est bien celle de voir sa famille unie et forte. Il se dégage d'une telle image un puissant élan de croissance et de positivité, d'échange, de force et de leadership.

"On a un programme très strict de skate toute la journée car notre temps est précieux"

"Trabajando" ne se résume pas qu'à la vidéo ou aux types qui jouent dedans, c'est aussi et surtout un rassemblement de potes se remerciant et se motivant mutuellement. Le vrai fil conducteur, c'est notre grande passion pour le skate partout dans le monde.

On fait ça pour s'amuser et par amour aussi, mais en même temps on prend le tout très au sérieux puisque moi, c'est toute ma vie que j'organise autour de ça. Ca n'est jamais facile du fait du budget, de la police, de la sécurité, des blessures. Mais on a une approche un peu spéciale de tout ça ; là d'où on vient, le skate de rue est tout bonnement illégal et on se fait toujours traiter comme de vrais criminels. Les flics, les gardiens, les citoyens concernés, tous s'arrêtent pour nous virer. Quand on est dehors à s'amuser, c'est normal d'avoir des haters, mais ça forge le caractère, aussi.

Une chose est sûre : la récompense du plaisir, du bonheur, de l'excitation et de la satisfaction vaut toujours plus que le risque. On n'arrête pas, et on ne s'arrêtera pas de pousser, avec les potes qui veulent nous suivre.


Ph.: Corey Henderson

C'est ça notre vie : on l'appelle "trabajando" ("travailler" en Espagnol), car c'est un métier sur lequel on tisse. Siempre trabajando, that's how we do !

Corey : En 2014, je suis retourné à Barcelone pour deux mois avec en tête l'idée de filmer une nouvelle full-length. Mon pote Dave Gilbert a été cool et m'a laissé dormir chez lui. Dès le premier jour à MACBA, il m'a présenté Flo Marfaing et tout ce dont je me souviens ensuite, c'est qu'on s'est retrouvés à filmer une line cinq minutes après s'être dit "bonjour". J'étais hyper fan ! J'ai grandi en regardant la vidéo Lordz "They Don't Give a Fuck About Us" en boucle, je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un ayant eu une part dedans et encore moins à me retrouver à le filmer.

Dave Gilbert et Julian Cochrane ont partagé une part dans la vidéo qui a résulté de ce trip. Deux potes anglais avec des styles uniques et des tricks lourds qui skatent sur du Real Estate.

C'est sur ce trip que le titre “Trabajando” est né, c'est notre pote Adilson qui l'a trouvé alors qu'on cherchait un nom et depuis, c'est resté.

C'est toujours du travail que de skater, continuer à skater, skater mieux, bosser des tricks, regarder les gens travailler alors qu'on skate, créer ces moments d'inspiration, la liste est longue ! Le mot nous a juste semblé aller de pair avec notre activité au quotidien. 

LIVE Skateboard Media : Quelle est l'histoire de "Trabajando 4" ? Vu le titre, on s'imagine bien que Corey n'en est pas à son coup d'essai. Quid des autres Trabajandos ?

G : Corey et moi, on part à Barcelone chaque année, donc, et à chaque fois on y filme une full-length à laquelle on intègre les gens et les spots qu'on croise et qu'on aime.

Sur place, on a un programme très strict de skate toute la journée car notre temps est précieux. On garde en tête que c'est pour nous-même qu'on fait tout ça, et on s'éclate à balle.

Corey : C'était sur ce trip de 2014 que Graham m'a prévenu qu'il me rejoignait, finalement accompagné de nos potes d'Uprise Skateshop. On a seulement pu s'envoyer deux ou trois sessions, mais c'était intense et j'avais l'impression de filmer mes skateurs préférés puisque j'ai toujours été fan de Graham.

Même sans avoir accumulé trop de footage, je voulais que leurs images soient présentées de façon aussi dynamique que les sessions l'avaient été, même si ça allait être court. On dirait bien que le résultat final a inspiré Graham (et moi-même en retour) car depuis, on a fait que filmer encore plus, tu remarqueras que dans chaque nouvel opus de Trabajando la part de Graham est de plus en plus longue !

Tout était improvisé au début puis finalement, je me suis rendu compte que ça n'était pas difficile de vivre et skater à Barcelone à condition de s'organiser un peu. Donc chaque année, on a commencé à se consulter avec Graham pour s'y connecter régulièrement, et à force on a commencé à revenir avec de plus en plus de footage.

G : On investit littéralement sang, sueur et larmes dans tout ce "trabajando", c'est intense mais ultime ! On ne perd pas une seconde, on travaille jusqu'aux dernières minutes avant de remonter dans l'Aerobus pour rentrer chez soi [rires]... Il nous faudrait toujours plus de "trabajando".

On est pas payés pour quoique ce soit, mais notre connaissance de la rue nous rend intouchables ! 

"C'est tout ce qui compte et ce pourquoi on est instoppable"

Notre approche est simple : skater un maximum de spots de rêve possible. S'y prendre, c'est un peu plus compliqué car on se retrouve à explorer deux villes qui sont TRÈS différentes de Chicago.

On se rend souvent compte d'à quel point on est loins de chez nous, mais on apprécie toutes ces nouvelles saveurs. On explore Paris et Barcelone comme on a grandi en explorant Chicago, de coin à coin, des quartiers bobos aux ghettos, sans limite.

Corey : A l'époque où on faisait "Trabajando 3" en 2015, je voulais faire une vidéo qui soit plutôt axée "parts" de façon à ce que le produit final soit plus cohérent. Je commençais à avoir l'habitude de Barcelone et je savais comment me rendre à pas mal de spots. 

Je venais d'acheter un Lumix GH4 et j'expérimentais avec son mode ralenti HD. Je n'arrivais pas à me fixer sur un style, donc j'ai fini par mélanger ces clips-là avec de la VX filmée par Adilson. Graham, lui, était à Barcelone pour filmer avec des potos français, mais on a quand même réussi à filmer sa part sur une semaine. Court et efficace ! La line de nuit à Universitat est ma préférée parce que juste après, on a dit pas mal de conneries. Et cette première line à MACBA ! Aussi, le switch flip back était first try !

G : C'est plutôt pratique qu'on soit deux. Moi, j'ai ma connaissance de la rue, mes repères et mes réflèxes à force d'arpenter les rues de Chicago ; Corey, lui, est courtois, doué avec une caméra, patient dans les innombrables situations de conflit, et suffisamment déterminé pour qu'on soit content de s'investir avec lui. Et en plus de tout ça, c'est un skateur talentueux, toujours à donner des idées de trick ou de line, qui parvient malgré tout à s'octroyer une part dans chacune des vidéos qu'on fait.

On a l'énergie et la motivation infinie, avec nous la flamme se rallume ! C'est tout ce qui compte et ce pourquoi on est instoppable.


Nollie flip "out of the loop". Ph.: Guillaume Bisselier

Les environnements urbains incroyables architecturalement parlant, forts d'histoire et de culture, voilà ce qui nous intéresse. On rassemble toutes ces communautés, toutes ces essences ensemble sous l'étendard de la meilleure production des rues possible, de la manière qu'on maîtrise : purement sale, brut et cagneux.

Le concept, c'est de mixer les trois villes et tous leurs aspects auxquels on se trouve exposés, pour représenter notre lifestyle, ce qu'on fait, ce qu'on est !

Corey : On a toujours eu un créneau de temps limité dans chaque ville et tout ça, en plus de l'évolution naturelle de ma vision concernant les vidéos Trabajando, ça a fini par me donner envie de faire une vidéo qui intègrerait Barcelone, Chicago et Paris à parts égales.

Je voulais aussi consacrer plus de temps à la part Chicago car cette ville est sous-représentée, autant présenter au monde une part purement Chicago qui en vaille la peine.

D'une manière générale, j'ai passé beaucoup plus de temps sur le montage de "Trabajando 4" (un an et demi) que sur les opus précédents, qui se retrouvaient balancés sur YouTube quelques mois après mes retours de trips. Ce coup-ci, j'ai vraiment eu envie de faire honneur aux gens qui étaient dedans, qui l'attendaient au tournant, surtout pour Graham.

L'été 2017, Graham est venu plusieurs fois à Chicago et on a fait plein de missions de nuit, c'est à ces occasions qu'on a filmé sa moitié de part se déroulant dans le Loop. On s'est focalisés sur les plazas car elles sont amusantes à skater, et même après le skate, d'ailleurs.

Pas sûr qu'un jour je veuille m'installer en Europe, mais je vais clairement continuer de venir, tant qu'il m'en est donné l'occasion ! J'espère un jour savoir parler Français correctement et aussi Espagnol couramment, et là peut-être que j'envisagerais de déménager ! 

LSM : Qui sont vos inspirations en matière de vidéo de skate, et de skate, même ? La part de Graham me fait penser à du Sabotage et le style à Kevin Bilyeu (la dimension du déguisement en moins). Y a-t-il des gens de Chicago, Paris, Barcelone que vous aimeriez saluer ?

Corey : Autour de 2015 à chaque fois qu'on filmait, Winkle regardait les clips avec nous et me donnait un million de conseils ayant trait au filming.

Ca a carrément fini par changer ma façon de filmer le skate, car il a ouvert mes yeux à plein de nuances et de détails qu'on ne peut comprendre qu'en étant filmeur pro.

A l'époque il m'aidait même pour le montage des vidéos, on faisait du Facetime, je lui montrais mon travail sur mon téléphone et là encore, il m'a enseigné beaucoup de leçons que j'aurais mis du temps à découvrir par moi-même. Il a eu une influence distincte et directe sur mon style de filming et de montage dans le sens où il m'a poussé à tout approfondir afin créer une meilleure version de ce que j'étais déjà en train d'essayer de faire. Ca m'est arrivé d'être borné, mais j'ai vite compris que j'avais intérêt à l'écouter, plutôt.

J'ai monté deux vidéos avec son aide, il m'a beaucoup aidé sur "Trabajando 3", et je crois qu'il a beaucoup contribué à son succès. "Trabajando 4", je l'ai monté tout seul car j'avais recueilli suffisamment de ses conseils pour produire quelque chose que je sais qu'il aurait approuvé.

G : Le travail de French Fred sur "Menikmati" et "Sorry", ou encore la vidéo Lordz "They Don't Give a Fuck About Us", nous ont rendu accro aux couleurs et personnages européens... Flo, Luy-Pa, Tom Penny, William Phan, Vassili Ritter, et tous les anciens de Paris qui nous étaient contemporains. Ils continuent de constituer des sources d'inspiration majeures et de représenter l'Europe en tant que destination rêvée pour le skate à l'internationale.

"Si je fais quelque chose, je le fais à fond, et la ville des Lumières est mon paradis sur Terre !"

Ibrahim ou Ibra, l'ancien de Trappes avec qui j'ai grandi à skater à la Def, au Dôme puis partout en ville, a été mon premier pote en France. Il a passé 1999 et 2000 à Chicago, il s'est très vite adapté et a intégré le crew Uprise. C'était mon numéro un à chaque fois que je venais rendre visite à mes cousins en Europe pour skater, j'ai commencé à venir quand j'avais dix-huit ans, donc autour de 2005.

A cette époque il ne skatait plus trop car il avait enduré un dramatique accident de métro quelques années auparavant mais, miraculeusement, il arrivait quand même à faire de bons trucs, il assurait. Il est toujours demeuré actif dans la communauté skate, entouré de ses potes. Il a une marque de fringues et une station radio qui s'appelle Elephant Print, maintenant, qui a un bon team international.

Il m'a immédiatement intégré et présenté à toutes les légendes, toutes les plazas, toute l'histoire du skate français que je connais. Il m'a connecté, expliqué la ville et petit à petit je suis tombé amoureux de Paris.


Ph.: Mike Chinner

Au retour de mon premier séjour, j'ai commencé à travailler direct afin d'économiser pour de prochains voyages, afin de continuer à pouvoir venir chaque année. Souvent je squattais chez mes cousins, ou chez Ibrahim. On a un vrai rapport fraternel.

Et à chaque visite, je rêvais de m'installer ici. Ca a pris huit ans, mais j'ai fini par y arriver ! A chaque fois, j'étais retenu par quelque chose qui se passait dans ma ville.

"C'était le livreur de la vidéo Lordz à Chicago, c'est ça qui nous a connectés !"

Je voulais venir m'installer au bon moment, histoire d'être immédiatement dans le jus sans avoir à me préoccuper du risque de devoir rentrer à Chicago juste après avoir migré. Si je fais quelque chose, je le fais à fond, et la ville des Lumières est mon paradis sur Terre ! Je ne crois pas que beaucoup de Parisiens comprennent cela, mais c'est vrai, pour plein de raisons. Ca va faire cinq ans que je suis ici maintenant, j'ai déménagé d'appart' en appart' quelques fois mais grâce à mes potes et à ma famille, j'ai toujours eu un toit.

Et depuis deux ans, je suis en colloc' avec Ibra, mon pote français de la première heure ! Pour la petite histoire, à l'origine, c'était le livreur de la vidéo Lordz à Chicago, c'est ça qui nous a connectés ! Très ironique que ce parcours, mais chaque chose a un sens, finalement. Il n'aura fallu que de beaucoup de détermination, et je remercie encore toute ma chouette famille et mes potes qui m'ont aidé !

Ca fait un bail que je suis là maintenant, et je vois la magie en chaque personne que je rencontre à Paname. Je fréquente les locaux qui explorent le plus, et qui continuent de kiffer !

Je suis particulièrement honoré d'avoir pu participer aux aventures Parisii et DeParis, et j'apprécie toutes les entreprises françaises : les vidéos, les mags, les sites, les projets.

"C'est tout cet amour et cette attention qui nourrissent la scène et en font ce qu'elle est aujourd'hui !"

Corey n'a vraiment eu qu'un avant-goût de l'Europe, mais il est à bloc ! On se nourrit chaque jour de missions et de recherches de spots, immergés dans l'effervescence des gens autour de nous qui soutiennent leur scène locale !

On est fiers d'être de Chicago, et fiers d'Uprise, notre shop et famille du skate. Sans le dévouement d'Uriah et Ken, et du reste du crew, rien de tout cela ne serait possible.

Big up à tous les skateurs de rue actifs sur les spots où ailleurs, merci à tous les shops de Paris, toutes les marques françaises, et les marques ayant jamais investi en France, et puis la même chose pour tout ce qui est de la communauté et de l'industrie barcelonnaise ! Merci à Nike France, Stéphane et Bertrand pour leur soutien persistant et constructif de la scène parisienne, qui n'est pas sans alimenter beaucoup de vagues et apporte beaucoup à la communauté.

Merci à toutes les autres marques s'investissant, concrétisant des projets, amenant leur touche de créativité et soutenant le skate. Big up à Luidgi pour son rôle de grand frère et de leader pour bien d'entre nous, qui s'occupe des skateurs et même des kids comme d'une vraie famille. Big up à tous les médias de skate qui documentent ce qui se passe à Paris, et à tous ceux qui filent un coup de main ! C'est tout cet amour et cette attention qui nourrissent la scène et en font ce qu'elle est aujourd'hui !


Ph.: Corey Henderson

Paris, Barcelone et Chicago - trois villes vibrantes pourvues de spots infinis, dont les attributs se doivent d'être reconnus. L'une des raisons derrière Trabajando est l'idée de documenter et colporter l'énergie de ces environnements magnifiques afin de motiver les gens à sortir de chez eux, pour ensuite y retourner chargés de nouvelles perspectives et de gratitude.

Corey : En 2016, je suis retourné en Espagne mais cette fois, mon approche était clairement celle de la VX-1000. J'en avais marre du CH4, je voulais quelque chose de plus spontané.

Et puis j'aime bien le fish-eye, les couleurs, le son, et le feeling à l'utilisation. J'ai pu gratter une caméra et un fish-eye niqué de la part d'un pote, j'ai tout fait réparer et je me suis réhabitué à la caméra en filmant un peu à Chicago. J'avais déjà eu deux VX-1000 mais ça faisait dix ans, j'étais ensuite passé à la DVX puis aux caméras HD, donc j'ai du tout réapprendre.

L'esthétique du footage avec cette caméra me fait penser à celle des vidéos qui nous motivaient quand on était kids ; du coup, faire sa propre vidéo à la VX, c'est un peu un rêve d'enfance qui se réalise et ce, à chaque nouveau clip.

J'avais vraiment envie de nous voir, mes potes et moi, dans une chouette vidéo à la VX, et cette fois-ci Graham est passé pour un mois complet pendant mon séjour et on a partagé le même appartement à Raval. On a finalement filmé le double de ce qu'on avait filmé l'année précédente, et on a bien fait la fête aussi. On a fait quelques missions avec Kevin Besset et Max Geronzi, sur des spots rares, et on a filmé Flo et le team Blaze Supply sur une semaine ce qui était également très chouette.

"Je veux que Barcelone puisse voir Chicago tout comme je veux que Chicago puisse voir Barcelone"

Mon pote Max Barker, son filmeur Bryan, et ma copine Ariel sont également venus passer une semaine et nous ont rejoint dans nos déambulations et quêtes de spots. La part de Graham est super thug, dans "Trabajando 3", c'était la vibe disco du moment...

Puisque j'avais déjà sorti deux numéros à ce moment-là, je savais que les gens attendaient le troisième à l'internationale. Je voulais aussi que nos potes de Chicago se sentent davantage concernés, donc j'ai décidé de filmer une part Chicago en guise de premier segment de la vidéo, histoire de montrer notre scène locale et quelques-uns de nos spots, afin de représenter l'intérêt de notre ville.

Je ne représente pas Chicago à ce point uniquement parce que j'en viens, je représente Chicago parce que je crois que beaucoup de gens apprécieraient beaucoup d'aspects de cette ville question skate s'ils en entendaient davantage parler, s'ils avaient une image à s'en représenter. Donc en fin de compte, je veux que Barcelone puisse voir Chicago tout comme je veux que Chicago puisse voir Barcelone. Graham saurait sûrement mieux expliquer que moi à quel point tout cela est important pour nous ; en tout cas, quand un Européen est de passage à Chicago, on le traite comme de la famille et on s'assure qu'il passe le meilleur séjour possible.

G : A l'internationale, les gens reconnaissent Paris et Barcelone, mais Chicago, pas tant que ça. Corey et moi venons d'une ville densément peuplée, débordant de gratte-ciels dominant la jungle urbaine, et le rez-de-chaussée est un paradis de la plaza, recouvert de marbre et sillonné de trottoirs à plusieurs millions de dollars. Notre ville a toujours été sous-représentée, certains aiment ça d'ailleurs, mais nous, nous voulons la partager. On a les spots ultimes, donc si jamais quelqu'un lit ses lignes et considère un trip aux US, essayez de trouver un créneau pour passer au Loop, ou le Loof pour les intimes qui se retrouvent dans notre mentalité de jusqu'à-pas-d'heures ! Big up à U-bone, The Colonel, Koolmoeleo, Acemoneyhandz, Chunks, Toast, Meth, Baby Paul, Frank the Tank, Serge, Braz, Stu, A.Akins, Stevie Dread, Jesse Neuhaus, Junebug, Fonz, Slim, Stu-Fry, Timmy, Spaz, Chaz et Kalis pour leur représentation de Chicago, et tous les autres warriors du DT Loof ! RIP Reggie Destin, l'un de nos dieux et gardiens. Il y a trop d'histoires à partager qui font de la culture skate à Chicago ce qu'elle est : épique et chargée, pleine de connexions en tout genre. Uprise Skateshop a toujours fourni un travail de documentation fabuleux, mais il faut encore daigner se pencher sur la question du skate à Chicago pour s'y intéresser. On essaie de pousser le truc, et de colporter le vent de nos origines toujours plus loin !

LSM : Parlons de Paris ; comment s'est déroulé le filming de la section Paris dans "Trabajando 4" ? Corey a-t-il habité en Europe à un moment, ou est-ce à force de nombreux voyages qu'il a pu la filmer ? On peut y voir beaucoup de spots classiques de Paris, c'est là que vous traînez et skatez, principalement, ou êtes-vous partis en mission quelques fois ?

G : Corey est venu passer un mois à Paris, puisqu'on s'était loupés à Barcelone l'an passé. On a pris notre emploi du temps en commun très au sérieux, à la Trabajando, mais c'est sur le territoire parisien qu'on a déployé nos efforts cette fois !

"Notre éducation nous vient tout droit de las calles et c'est ainsi qu'on lui rend la monnaie de sa pièce"

Corey : Paris, pour moi, c'est un endroit qui n'en finit pas de bouger. A chaque moment, il se passe toujours un truc dans la rue. Les sens sont sollicités en permanence.

La scène skate y est incroyable, aussi - beaucoup de gens très sympa, qui skatent bien. J'ai de la chance que Graham m'aie présenté à tant de monde, je me suis vite senti accepté. En général, on skate tous le même spot jusqu'à ce que quelqu'un trouve une idée d'un truc à filmer, suite à quoi on s'y met et si c'est moi qui a une idée, alors en général quelqu'un est chaud pour me filmer.

On a du partir sur quelques missions pour filmer un trick spécifique, oui, mais on a principalement skaté ce qu'on trouvait.

La plupart de nos potes ne parlaient qu'Anglais, donc Graham a essayé de m'apprendre les rudiments du Français et à force, j'ai commencé à me sentir confortable à Paris. Maintenant, j'ai hâte d'y retourner ! C'était une chouette expérience grâce à Graham, et on a filmé l'équivalent de plus d'une part juste au fil des sessions avec les potos, c'était cool. Quand tout le monde est relax et que les tricks envoient quand même, c'est la meilleure vibe !

L'architecture de Paris inspire à skater de façon unique. J'aime beaucoup le style des locaux que j'ai rencontré, et à quel point Graham a su devenir encore plus tech sur ce nouveau terrain ! Les spots vont de l'immaculé au dégueulasse, tous proches les uns des autres, et la scène a cette atmosphère qu'on ne retrouve nulle part ailleurs.  

G : Le fait de s'adapter à la culture française (ou espagnole, d'ailleurs) en s'essayant au langage du pays, en suivant les codes locaux... On ne s'en lasse jamais, et on s'en amuse souvent, d'ailleurs.

Toute l'aventure Trabajando ne s'est pas toujours déroulée comme prévu mais au final, tout ce qu'on a vécu s'est révélé encore mieux que ce qu'on pouvait espérer, du coup. Corey et moi avons découvert Barcelone d'abord séparemment, puis ensemble, et on s'évertue à continuer à tisser cette toile humaine, toujours à fréquenter les Brésiliens quand on y est, à cultiver notre amour pour les anciens locaux de Barca, les visiteurs de passage et ceux qui restent, les "North Raval" boys (notre famille française), et tous ceux croisant notre chemin, vraiment.


Frontside noseslide ! Ph.: Vladimir Rios

L'an passé, on ne s'est pas croisés à Barcelone, mais Corey est venu me rendre visite et on a carburé. Il s'est très vite adapté au mode de vie français, à se nourrir des meilleures spécialités de l'Hexagone et à se mélanger aux locaux...

La première semaine de son séjour, il a plu non stop, mais puisque Paris est effervescent, on avait tout de même régulièrement des events sur lesquels se rendre ou des rendez-vous avec les locaux pour que Corey les rencontre, et soit initié à la scène de la capitale. Je pense que ça a été une chouette découverte, pour sa première fois en France. L'orage passé, on est repassé en mode Trabajando - tout ce qu'on sait faire. Chaque jour un nouveau spot, souvent jusque tard à force de rallonger les missions histoire de toujours faire un clip de plus...

Une détermination sans fin, c'est ça qui nous anime et nous excite !

Corey s'est tellement connecté qu'il a énormément filmé avec les potos de Paris, suffisamment pour monter une section de la vidéo à partir de ces clips. Moi, j'ai du faire dix minutes d'images, donc on a pu facilement façonner quelque chose à partir de ça aussi. C'était une chouette succession de moments de type ghetto fabulous !

Puis Corey est reparti à Chicago, où il a filmé plein de locaux de générations différentes. Quant à moi, j'y suis retourné plusieurs fois cette année-là, toujours avec l'obsession de filmer à fond en guise de priorité. Là encore, on a eu aucun problème à accumuler des images et à me faire une part à Chicago, bien que désormais j'habite à l'étranger ! On n'arrête pas la culture !

"Ce que cela expose, c'est la différence d'un individu à l'autre, chacun composant sa partie d'un grand tableau coloré"

On est tellement reconnaissants d'avoir l'occasion de faire tout ça, c'est un régal ! On a la chance de venir d'une grande ville, donc on fait de notre mieux pour mettre sa scène en avant, partout dans le monde. "The City of Broad Shoulders" - on a envie de communiquer sur notre passion pour cet endroit, afin que les gens en comprennent ses qualités, c'est un vrai joyau trop peu souvent mis en exergue !

Au cours de la période de filming pour "Trabajando 4", j'ai eu la chance de pouvoir revenir à Barcelone le temps de quelques images, grâce aux talents de filmeur et d'hôte de mon pote Adilson, du Brésil - obrigado !

Donc cette dernière année s'est vue placée sous le signe des trois endroits, ce qui nous a donné à tous un nouveau rythme. Le fait d'être si loin de chez moi n'est pas sans m'affecter ; ce projet a été pour moi l'occasion de rendre hommage à ces villes que je trouve expire, à ma façon. Notre éducation nous vient tout droit de las calles et c'est ainsi qu'on lui rend la monnaie de sa pièce !

La base de tout ce qu'on fait, c'est le respect de notre environnement urbain. En retour, ce que j'offre, c'est du skate et de la gratitude !


Ph.: Corey Henderson

On veut voir toujours plus de nouveaux spots, et toujours plus de nouveaux tricks revisitant les anciens spots, classiques. C'est ce qui nous motive ; les spots classiques sont importants du fait de leur bagage culturel, on se doit de rendre hommage à ces endroits skatés depuis des décennies. On a un respect sans limite pour ce genre d'institutions, on apprécie leur histoire, et on adore les entretenir. On est à bloc d'exploration et d'architecture, mais on n'oublie jamais les joyaux d'origine !

Plus on bouge, plus on voit, plus on vit. Certaines expériences sont plus belles que d'autres, mais les traverser nous encourage à continuer dans la vie. Je ne m'étais jamais dit qu'on ferait ça pendant tant d'années ; on suit juste notre instinct, on fait ce que l'on sait faire, toujours dans la rue et sans aucune hésitation à continuer.

LSM : Quid de cette année, du coup ? Vous comptez voyager, filmer à nouveau ? Allez-vous bosser la com' autour de "Trabajando 4", ou êtes-vous déjà passés à la suite ?

G : Je suis basé à Paris maintenant et je vais régulièrement à Chicago et à Berlin, à Panama l'hiver, à Barcelone au printemps et à plein d'autres endroits entretemps. On est toujours en mouvement.

Peu importe ce dans quoi je me lance, Trabajando est toujours au menu. Corey assure à Chicago, à se rendre en Europe tous les ans, à rester en contact avec tout le monde.

Chaque année on réitère la même expérience, mais en l'approfondissant. Plus le temps passe, plus notre travail gagne en qualité, donc on a pas intérêt à arrêter ! Tout ce qu'on a construit, c'est une fondation ; maintenant, il faut s'élever !

Respect et merci à Corey pour tout ce qu'il fait, je m'éclate vraiment à filmer avec lui et à contribuer à son travail avec mes idées, mon esthétique, mes suggestions de musique, c'est ma passion pour ce jeu auquel on joue qui déborde ! Merci aussi à tous ceux présents dans la vidéo, malgré leurs différents horizons, parcours et leurs différentes tranches d'âge.

"C'est important de rester fresh !"

Les vêtements qu'on porte, la musique qu'on écoute, les tricks qu'on fait n'ont que peu en commun, pourtant ; ce que cela expose, c'est la différence d'un individu à l'autre, chacun composant sa partie d'un grand tableau coloré. Nous sommes tous différents, et la vraie beauté est intérieure. Nous sommes tous influencés par la culture au sein de laquelle nous avons été élevés, respectivement. Nous sommes le reflet de nos éducations et expériences personnelles.

L'important c'est de rester fidèle à ce que l'on croit. C'est important de rester fresh ! Ca garde la tête au frais, justement, et ça rend l'existence plus potive puisqu'ainsi, quand les opportunités se présentent enfin, on est paré ! Il faut y aller à fond !

On s'investit autant que possible dans nos sessions, à vivre les éléments de la rue que sont le hip hop, le graffiti et le breakdance, aussi. L'empreinte de ces cultures sur ce que l'on fait n'est pas forcément lisible du grand public, mais elle est là, au coeur de notre oeuvre.

En mêlant les personnalités de chacun avec ses sons, ses tricks, ses mouvements dans le contexte d'une cascade de groove, de tons et de couleurs, on atteint une certaine harmonie qui fait de notre chef-d'oeuvre quelque chose de pur street.


Ph.: Corey Henderson
 

Trabajando est notre vecteur d'expression de choix, canalisant notre créativité. On rassemble toutes nos influences culturelles, toutes nos connexions de rue, et on en fait un hit.

Puisqu'on arrête jamais, c'est presque logique qu'on sorte une vidéo par an. A la base, on ne faisait ça que pour nos potes de Chicago et de Barcelone mais maintenant, on a intégré Paris à l'équation en tant que nouveau point stratégique, et QG en ce qui me concerne, forcément !

Ca n'est que maintenant qu'on se sent vraiment prêts à présenter ce mélange explosif qu'est Trabajando au reste du monde, de façon plutôt surréaliste puisqu'après tout, telle est notre expérience ! Un medley de trois villes nappées de la même énergie métropolitaine. Cette culture qu'on a façonné sur la base de nos racines à Chicago, éclaboussées de sauvagerie espagnole et désormais teintées de funk français ! Matez Trabajando pour comprendre !

"On atteint une certaine harmonie qui fait de notre chef-d'oeuvre quelque chose de pur street"

 

De fil en aiguille, Trabajando s'est transformé en un vrai mouvement, en fait. Pour cette vidéo, on a fait trois avant-premières : une par ville. Celle de Barcelone a été organisée par notre famille de chez KLAP. On a vu avec ChicagOriginal pour la celle de Chicago et pour celle de Paris, avec le Pas Relou Gang et notre ami artiste Supe FMK (qui nous a aidé pour les flyers et les logos).

Là, on rentre juste de deux mois à Barcelone, où on a commencé à filmer pour la cinquième vidéo. On va continuer à travailler au fil de mes passages à Chicago, et Corey est censé repasser à Paris bientôt afin de cultiver le lien avec la scène d'ici !

On a des potes et de la famille partout dans le monde, donc on persiste à bouger, histoire d'être continuellement à jour !

"Je veux partager l'impact que les avant-premières et les DVD's avaient sur moi quand j'étais kid"

On verra bien ce qu'il adviendra de cette nouvelle aventure. Quoiqu'il en soit, avec Corey, on est toujours à bloc, dès qu'on travaille ensemble et quand la situation ne s'y prête pas, on bosse chacun de notre côté. On ne fait pas semblant, et on inclut tout le monde : la recette qui gagne !

Corey : Je pense que pour "Trabajando 5", je vais me décarcasser encore plus question production, histoire que la vidéo soit encore meilleure !

Je vais sortir pas mal de montages entretemps, aussi. Et je veux faire plus de DVD's et de wear histoire de mettre "Trabajando 4" en avant. J'ai pas mal de clips sur lesquels je bosse et que je dois finir, là.

J'aimerais que ces vidéos remuent la rue comme le faisaient les vidéos de skate à notre époque, plutôt que juste YouTube, puis Instagram, puis on passe à autre chose à peine une moitié de conversation plus tard. Je veux partager l'impact que les avant-premières et les DVD's avaient sur moi quand j'étais kid, je crois que c'est encore le meilleur moyen de véhiculer des expériences, des tranches de vie.

J'aimerais aussi remercier ma fantastique copine Ariel car sans son soutien, je ne suis pas sûr que ces vidéos auraient vu la lumière du jour !

 
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