Jo Peters… en 5 !
Interview: Benjamin Deberdt
Français basé à Berlin depuis un bail, maintenant, Jonathan Peters aura tout de même produit trois full length en indépendant, et en cinq ans ! Après Objectif Lune en 2008 et Journey To The Center Of The Earth en 2010, il enchaîne avec 20 000 Leagues Under The Sea, qui vient à peine de sortir, accompagné d’un livret de ses photos, aussi noir, blanc et rugueux que les images qui bougent qu’il aime nous proposer. Le montage (à voir plus bas) qu’il vous offre en exclusivité pour célébrer cette sortie, fait d’ailleurs exception à sa passion pour la bichromie.
Il était temps de faire se dévoiler un peu un personnage plutôt secret. Mesdames et messieurs : Jo Peters, en 5 questions :
Comment t’es tu mis à filmer du skate ?
J’ai reçu ma première camera digital8 pour mes 18 ans, et j’ai commencé à filmer mes potes faire du skate et la fête. Au début, j’ai participé aux vidéos sur Strasbourg avec Jean Von Cramer qui a fait la première vidéo locale de la ville, et avec Jean Feil ensuite qui a fait la seconde et la troisième. J’étais plus intéressé par le montage, de manière générale, et au bout de quelques années dissolues à Strasbourg, j’ai décidé de faire une formation en région parisienne. J’ai eu mon diplôme de monteur et j’ai travaillé un an chez Nissan Europe où je travaillais sur des films institutionnels. Grâce à ce boulot, j’ai pu investir dans une caméra un peu plus grosse que la digital8. J’ai utilisé cette caméra pendant huit ans pour tous mes projets, y compris le dernier, et je n’en utilise une nouvelle que depuis un mois. Pour la petite histoire, j’ai filé ma vieille caméra aux mecs de Radio skateboards pour qu’ils puissent se filmer pendant le Drive, pensant qu’elle allait probablement en mourir, mais apparemment elle marche toujours…
Tjark Thielker, Bs nosegrind. photo: Jo Peters
Qu’est qui te fait continuer aujourd'hui ?
D’une part, j’ai toujours été à bloc de faire des vidéos de skate et ici, à Berlin, j’ai l’opportunité de filmer avec des gens vraiment intéressants, ce qui motive. D’autre part, c’est une bonne alternative à mon boulot de monteur : ça me permet de pas être planté devant un ordinateur toute la journée. Mais là, pour être honnête, depuis que j’ai fini ma troisième vidéo, je me demande sérieusement comment je vais faire évoluer le truc… Je filme un peu sans avoir de plans et je verrai, après l’hiver…
Quand t’es-tu installé à Berlin ?
En Novembre 2006, quelques mois après que mon contrat chez Nissan a pris fin. J’avais encore un peu de sous de côté et je ne voulais plus vivre à Paris pour un tas de raisons. Je ne me voyais pas revenir à Strasbourg non plus. Au départ, je me suis dit que j’allais faire un an à l’étranger, ou un truc dans le genre. J’avais quelques notions d’Allemand et quelques souvenirs de spots vus dans des vidéos Puzzle [défunt vidéo magazine européen, NDLR], donc je suis venu deux fois à Berlin, en touriste, et je me suis mis à la recherche d’un appartement. Au début, c’était un peu compliqué parce que je connaissais absolument personne. Mais, au fur et à mesure, ça a commencé à fonctionner, il y a des moments où ça a été compliqué mais, finalement, quand je regarde en arrière, je me dis que ça a bien mieux marché que ce que je ne me l’imaginais.
Qui se trouve dans 20 000, et pourquoi tu les as choisis ?
Alors, c’est un peu différent pour chacun. Valeri, on filme ensemble depuis très longtemps, il est ultra-productif, il est toujours chaud pour filmer des trucs bizarres sur des spots impossibles donc, moi, je suis automatiquement bon client pour ça. Hirschi, je le connais depuis un peu moins longtemps, peu après la seconde vidéo. On avait discuté et l’on était d’accord pour faire une part dans la prochaine. Antiz s’est greffé là-dessus, du coup, on a d’abord filmé quelques trucs pour la OAF. On a continué à beaucoup filmer et, finalement, on a gardé une partie des tricks pour la prochaine promo Antiz et l’on a mis quelques guests « antiziens » pour compléter sa part. Kieran, pareil, on s’est connu vers la fin de la seconde vidéo et l’on était d’accord pour essayer de filmer une part, malheureusement il a eu une grosse blessure et l’on a qu’une demi part au final… Hannes Schilling, tout le monde sait ici qu’il est super fort et complètement sous-médiatisé. Je suis bon client pour ce genre de profil. On a commencé à filmer quelques trucs et j’ai réussi à le convaincre de pousser encore un peu et l’on a réussi à faire une bonne part en peu de temps. Il y a aussi tout un tas de gens dans la vidéo qui ont quelques bons trucs comme Sylvain Tognelli, Michael Mackrodt ou TjarkThielker … J’étais aussi particulièrement satisfait d’avoir des images de Sami Hariti, qui est le héros local absolu. De manière générale, l’idée, c’est de montrer beaucoup de spots, beaucoup de gens, et c’est ce qui donne le rythme à l’ensemble, je crois.
Où tu te vois aller avec ta photo et la vidéo ?
Je crois aux vidéos locales. Je veux continuer à faire ça et aussi continuer à faire d’autres trucs à côté pour rester indépendant et ne pas être englouti par le monde du skate.
Vous pouvez vous procurer le DVD de 20 000 Leagues Under The Sea avec son livret de photos ici, et ici si vous vous trouvez au Royaume-Uni.
Voici donc, en exclusivité pour Live Skateboard Media, un montage de lines des héros de 20 0000 Leagues Under The Sea, plus quelques autres :