Jonathan Rentschler / En 5!

Jon Rentschler aka. Euro Jon a récemment sorti "LOVE", un livre photo dont l'intention est d'immortaliser autant que faire se peut, mais avec brio les derniers mois précédant la rénovation de LOVE Park - la plaza icônique de Philadelphie, frequentée à travers les décennies par des Ricky Oyola, Matt Reason, Stevie Williams ou autres Josh Kalis, pour les plus fameux - ayant rendu le spot inskatable. Accessoirement, ça veut dire que le projet de Jon coincide dans le temps avant celui de Brian Panebianco qui a conconcté, lui aussi, sa propre capsule temporelle de la destruction de la place, mais format vidéo, avec "Sabotage 5". Mais sans dériver davantage, laissons la parole à Jon, qui en profite pour vous convier à son imminente expo photo à Tokyo au Japon, dont le vernissage est prévu pour ce 18 octobre, les portes ouvrent à 19 heures pétantes !

LIVE Skateboard Media : Que vas-tu montrer, à Tokyo - exclusivement des photos de LOVE Park ?

Jon Rentschler : L'exposition à Tokyo consiste en l'affichage de tirages pigmentaires grand format de photos extraites de mon livre LOVE, ainsi que des centaines de tirages Xerox de photos inédites de LOVE Park. Pour accompagner les photos de LOVE, j'exposerai égaleent des centaines de tirages Xerox petit et grand format de photos prises après la rénovation de la place en 2016, et de gens et d'endroits que j'ai fréquenté au cours de mes voyages et de mon déménagement à New York en 2018.

En montrant autant de photos prises dans autant de contextes, et comprenant des skateurs, des policiers, des émeutes, des amis, des blessures, des substances, des marginaux et tout ça, cela souligne que mes photos sont parties intégrantes d'un même corpus, c'est un processus très personnel pour moi qui s'effectue donc en continu.

LSM : Quand as-tu décidé de t'atteler à la tâche de documenter les - si féroces - derniers mois de LOVE Park ?

Jon : Documenter les ultimes mois de LOVE Park s'est organisé de façon très naturelle, puisque ça faisait déjà quelques années que je shootais excessivement à LOVE Park et d'un coup, c'est devenu apparent qu'il ne nous restait que quelques mois pour profiter du spot avant que la ville commence les rénovations.

La mauvaise nouvelle a vraiment poussé les locaux à tirer parti du peu de temps qui leur restait, et a spontanément changé la dynamique de l'histoire que j'écrivais alors au fil de mes archives photo.

LSM : Pourquoi crois-tu qu'avoir une plaza à skater peut influencer une scène locale à ce point ? Et quelles plazas as-tu fréquenté en personne, toi-même ?

Jon : Avoir une plaza en guise de point de ralliement, pour une scène locale, peut permettre de rassembler beaucoup d'individus avec des parcours très différents, et de rapprocher ces communautés. Un peu comme une fratrie, ou une tribu. C'est quelque chose de très authentique et je crois que c'est pour ça que les plazas sont si importantes à l'histoire du skate.

J'en ai fréquenté partout dans le monde : EMB, MACBA, JKWON, République, et tout ça, et c'est une vibration que l'on retrouve à chacun de ces endroits.

LSM :  se tiendra ton expo ?

Jon : L'expo aura lieu au MUSTARD Hotel Shibuya. Une partie de l'exposition est au rez-de-chaussée, dans un chouette hall, et une autre dans une galerie qu'ils ont au deuxième étage.

L'adresse est 渋谷ブリッジ B棟, 1-chōme-29-3 Higashi, Shibuya City, Tōkyō-to 150-0011, Japon.

LSM : Qui est le "plaza skater" ultime, selon toi, et pourquoi ?
 
Jon : Josh Kalis et Stevie Williams sont clairement à ce stade, puisqu'ils ont repoussé les limites du skate de plaza et en ont exporté les codes à un public plus large.
 
Mais je respecte également beaucoup les plus jeunes tels que Kevin Bilyeu et Jahmir Brown, qui entretiennent l'histoire du skate de plaza à Philadelphie.
 

 

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