Meeting… Guillaume Périmony !
Il nous avait récemment offert son dernier voyage à Krakow, et vient de mettre la touche finale au montage parisien de Megamix… En peu de temps, Guillaume est devenu l’un des filmeurs parisiens les plus actifs, malgré un boulot à plein temps. Pourquoi, comment ? Voici quelques réponses…
Portrait: Anne Piqué
Interview: Benjamin Deberdt
Tu n’es pas originaire de Paris, je crois ?
Je viens de la campagne picarde, à 50 Km d’Amiens, et une vingtaine de kilomètres de la côte. Cinq cents habitants, quelques fermes, un terrain de football, et un peu de flat devant l'église du village. J’ai surtout commencé à skater quand je suis arrivé à Amiens pour mes études, et où je suis resté plus ou moins huit ans.
Tu as commencé à filmer du skate à Amiens ?
HomerBD de FTBX essayait de lancer un projet de vidéo de skate picarde, par le biais du forum de discussion local. Je me suis proposé de participer, de filmer un peu et je me suis vite retrouvé seul à la tête du projet, grâce aux ambitions parfois un peu farfelues d’HomerBD. Je venais d’arriver à Amiens, je ne connaissais pas grand monde, voire personne, et j’ai commencé à filmer avec les locaux et à centraliser les images de différents crews à travers la région. Tu peux difficilement faire plus formateur. En tout cas bien plus que la fac que j'ai abandonnée pour le projet ! On peut dire que c’est HomerBD qui m’a lancé !
Depuis quand tu es « monté à la capitale » ?
Je bosse à Paris depuis sept ans. Dont quatre ans où j’habitais à Amiens et je faisais le trajet jusqu’au boulot en banlieue parisienne matin et soir. Cinq heures de train par jour parce que c’était impossible de trouver un appartement sans garants et avec mon salaire. Je faisais aussi les allers-retours en train le week-end parce que je filmais déjà presque tout le temps sur Paris, je profitais de mon abonnement mensuel. C’était bien cafard quand j’arrivais le week-end, et qu’il se mettait à pleuvoir. J’ai fini par avoir un plan grâce à un pote, et j’habite à la Goutte d’Or depuis un an.
Comment les montages Paris Gris ont vu le jour ?
Soma et Polo voulaient développer la partie vidéo du site, Polo a donc eu l’idée d’avoir non plus une seule rubrique, Hobo Erectus mais quatre, avec autant de filmeurs différents. Comme je bosse sur une full-lengh depuis trois ans, pour laquelle je garde mes meilleures images, c’était un super moyen pour moi d’utiliser les images que je ne compte pas utiliser pour celle-ci. Le coup des « stock shots » entre les tricks, c’était un peu parce que j’avais honte de faire un truc avec juste mes rejets. C’est un bon moyen de broder, d’être un peu « fun » et de tester des choses. Au final, je crois que c’est un peu devenu la vitrine de mon travail, alors que ce sont mes left-overs, c’est particulièrement frustrant !
Tu as un style de montage assez reconnaissable, c’est quelque chose qui t'intéresse particulièrement ? Des influences particulières ?
J’aime bien les trucs homogènes, avoir un fil conducteur à l’intérieur d’une série ou d’un projet sur le long terme. Les extraits de films dans Paris Gris, ou les filles dans les I ♥ par exemple. Pour les influences, les vidéos de la Côte Est : Dan Wolfe, Josh Stewart, Chris Mulhern, Fat Bill, et surtout, surtout les vidéos Traffic ! Et la Jolie Routine !
Les avantages et les inconvénients de filmer du skateboard à Paris ?
Les spots ont du cachet ! C’est aussi pour cette raison que je n’aime pas trop aller filmer en banlieue. Et les filles… Le gros inconvénient, c’est la météo, évidemment, et par extension, l’absence quasi totale de spots couverts.
Comment le projet Megamix est arrivé dans ta vie ?
Je pense que les autres filmeurs parisiens à qui le projet a été proposé ont dû décliner l'offre, et il ne restait plus que moi. Ou peut-être parce que j’étais le seul à avoir encore une VX.
Tu as abordé le truc comment ? Une idée précise dès le départ ?
Quand le coté 90s kitsch a été mis sur la table, je savais où je voulais aller. Pour moi, les années 90, c’est la VHS avec un titre énigmatique que tu trouves cachée sous une pile de vêtements dans l’armoire de tes parents ! C’était beaucoup trop compliqué, à Paris, de mettre une idée sur la table, et de faire participer tout le monde. Parce que la plupart ne sont jamais là ou pas motivés et que c’est vite un enfer de réunir les différents crews. Du coup, j’ai filmé comme d'habitude et fait mon truc au montage.
Tu es un peu au courant de ce que les autres ont fait ? Vous avez échangé, un peu ?
Moins j’en sais, et plus j’apprécierai. Quand un projet est pensé comme un ensemble, c’est beaucoup plus appréciable de le découvrir d’un bloc, et pas morceau par morceau. Star Wars étant l'exception !
Quelle est la part que tu as le plus envie de voir ?
Pacôme !
Histoire de rester dans l’ambiance, en attendant la première de Megamix mardi, revoyons le premier épisode de Paris Gris :