Meeting… Maxime Geronzi!

Interview: Charles Paratte
Portrait: Marcel Veldman

"Tu ouvres les yeux et tu ne te rappelles plus où t’es, c’est peut être avec la couleur des draps que t’arrive à te souvenir."

 Marcel Veldman

En attendant les avant-premières de la nouvelle vidéo Cliché, ce soir à Londres, et demain à Paris, nous avons passé un coup de téléphone à l'un de ceux dont tout le monde attend de nouvelles images, après ses coups d'éclats récents!
Et de découvrir que Maxime avait beaucoup de choses à nous apprendre…

Tu vis toujours à Perpignan aujourd’hui, tu as toujours habité là-bas?
J’ai fait ma jeunesse sur Paris, à Cergy-Pontoise, et j’y suis resté jusqu’à mes dix ans, un truc comme ça. Là, je suis redescendu dans le Sud et depuis je n’ai pas bougé.

Comment décrirais-tu Perpignan?
Un village! Tout est petit, tout se sait, c’est une mini ville, moi j’appelle ça un village. Ça me plait mais, à un moment donné, il faut faire quelque chose dans sa vie, tu vois? Faut bouger.

Mais tu bouges toi, avec les différents voyages que tu fais, non?
Oui, mais ça ne me convient plus. Avant, plus jeune, j’avais mes potes, mais tout le monde est parti de son côté, chacun fait sa vie. Normal, tu vois? Ça ne me va plus. Je pars à Barcelone, là! Je prends mon appartement là-bas.

Ah oui? Ce n’est pas loin, en même temps!
Oui, c’est à côté, mais le climat est mieux, là-bas. Ici, tu as tout le temps du vent, c’est un petit détail, mais ça casse les couilles. À Barcelone, tout est parfait!

Tu as fait face à des blessures de longues dates, comment t’as géré ça?
Ce n’est pas encore réparé, je suis en plein dedans, là. Pour la cheville, je me suis fait des arrachements osseux en 2011, et ils ont repris là. Je suis retombé dessus, tout a un peu bougé, donc il faut réparer ça. Pour le poignet, j’ai deux ligaments sectionnés.

Ça te gêne comment?
En fait, tant que ça me fait pas mal, ça peut rester comme ça. Je vais avoir des trucs à faire car il y a la nouvelle vidéo Cliché qui sort. Du coup, on fera l’opération après, tranquillement.

Et depuis tout ce temps, tu skatais en priant de ne pas retomber dessus?
En fait, je pense que je me suis fait ça il y a longtemps sans le savoir, c’est une grosse slam qui a fait que je suis à l’hôpital. La douleur, je la connais, ça fait deux ans que je n’ai pas fait réviser mon poignet! Ça fait vraiment mal, mais je suis habitué, donc pas de stress. On va faire l’opération tranquillement.

Tu filmes et tu fais également du montage, c'est ça?
Oui j’ai toujours fait ça, depuis tout jeune, avec les potes. J’ai beaucoup côtoyé des photographes et des filmeurs, et je me suis mis très tôt à Adobe Premiere. Je fais mes petits clip tranquillement, chez moi. C’est une passion. J’ai toujours aimé ça, dérusher les cassettes, tout ça, je ne pourrais pas lâcher ce truc. C’est un autre délire que le skate: filmer des lines chanmés des collègues, et être super content de voir le rendu, trouver des nouveaux plans, des nouveaux angles, genre “vu de devant”: être toujours devant le skateur, j’adore.

Et à part tout ce qui touche au skate, tu fais quoi à côté?
J’ai toujours fait du snowboard, j’en faisais avant le skate. Ma mère était monitrice de ski, on m’a mis très tôt sur des ski, et rapidement sur un snow. Chaque hiver, je vais à la montagne, mes parents ont un appartement, là-bas. C’est le rituel, chaque hiver, c’est montagne.

Tu n'as jamais lâché?
Ah non, je suis à fond, comme pour le skate. Bon, un moment donné, j’ai dû zapper pour le skate, mais je montais quand même faire des petites semaines, c’était obligé.

Ta part récente “Excuse My French” m'a agréablement surpris: beaucoup de lines, des tricks inattendus. C’était voulu?
Non, c’est venu comme ça. À la base, ça ne devait pas sortir sur Thrasher. L’histoire, c’est Nike SB et Cliché qui me payaient des voyages pour que j’aille filmer pour eux. Mais certains jours, des jours gris, ou quand tu n’es pas au top de ta forme, tu préfères filmer en VX, ça peut rendre mieux. Ça m’est arrivé de rentrer de session ou de tournée avec deux footage en HD, et mes sponsors ne comprenaient pas, ils stressaient un peu et me demandaient ce que j’avais fait. On était limite en train d’inventer des mensonges pour justifier qu’on n’avait pas pu filmer en HD. On revenait avec deux fois plus de VX que de HD mais je devais absolument filmer en HD, c’est ça le truc! Je me suis retrouvé avec trois minutes d’images en VX, on s’est dit qu’on allait faire une sélection et voilà, on a vu qu’on pouvait faire une part et j’avais la putain de musique!  Cliché en a parlé à Thrasher, ils étaient trop chauds. Ça fait plaisir que ça atterrisse sur un site comme ça, alors qu’à la base ça ne devait pas être le cas.

Tu es en train de me dire que ta meilleure part, ce sont des images que tu cachais car tu considérais que tu n’étais pas en forme?
Oui, au début c’était vraiment comme ça… Comme les sponsors ont su qu’on préparait une part VX, on est allé filmer les trucs “chauds”, genre les trucs à Paris, pour pouvoir finir la part. Au début, y a des trucs “chill”, mais après on est parti en mode motivation quand même.

Tu as eu des bons retours, une fois qu’elle est sortie?
Je n’ai eu que des bons retours, c’est ma première full part où je n’ai eu que des bons retours. J’ai eu de bons retour de ma semi part dans Bon Voyage mais mes potes attendaient une full part.

T’as trouvé un nom au trick que tu fais au Dôme, à la fin?
C’est le Jesus Kick! Moi, je l’appelle le Jesus, tu peux l’appeler n’importe comment du moment qu’il y a Jesus dedans… [Rires]

 Marcel Veldman

Backside pivot. photo: Marcel Veldman

Et avec tout ça, tu as réussi à filmer pour la Gypsylife?
Oui, ça va, là, j’ai eu une bonne année entière, une “full année“, comme j’en ai rarement eu! [rires] Je n’ai pas perdu mon temps comme les vidéos précédentes, on va dire que je me suis réveillé. Arrivé à la moitié du tournage, j’ai eu comme un déclic, je me suis dit que j’avais une longueur d’avance. Je me suis dis: “tu peux donner, tu peux faire quelque chose”, du coup je me suis retrouvé avec pleins de footage et on a pu faire une bonne sélection, et voilà. On verra, on verra!

Le Gypsy, c’est une tradition Cliché, tu avais déjà participé à un Gypsy tour?
Non, c’est mon premier, là.

Toute la Gypsylife a été tournée en mode Gitan Tour?
Oui, il y a eu un Gypsy Tour normal, genre quinze jours prévus et dans trois villes et toujours pareil, avec 15 Euros. Ah oui, là, ça a augmenté, on est passé à 15 euros!

Comment tu l’as vécu?
C’est une super expérience, être avec les autres, voir leur réactions, voir aussi la mienne car c’est nouveau, tu ne connais pas.
À la fin, j’étais content de rentrer, mais j’aurais pu rester un peu plus longtemps, c’était la "street life"! [rires] Le Gitan Tour, c’est un tout, c’est une galère. Pour vraiment résumer, c’est une mission! Dès que tu te lèves, c’est la mission, déjà le soleil te réveille très tôt, t’as rien à boire, il faut que t’ailles direct au supermarché, tu dois te laver à l’arrache, tu dors par terre pendant quinze jours, oui c’est une vraie mission!

Au final, qui est le meilleur gitan?
J’aurais aimé que Lucas reste un peu plus longtemps, je sais que c’est lui, tu vois? Sinon, Kyron et Chet. Kyron, parce qu’il est jeune. C'est vraiment le petit gitan, j’ai l’impression que c’est dans ses gènes! [rires] Et Chet, parce que, simplement, c’est le Vrai!

Et le gitan le plus nul?
Lem!

Ce n’est pas son truc?
Bein, là… Apparemment, non. [rires]

Combien de temps passes-tu sur la route comparé au temps resté chez toi?
Ça augmente au fur et à mesure, quand j’étais plus jeune ça bougeait un peu moins. Maintenant, on m’envoie plus en voyage. De toute façon, ça vient de toi, si tu skate et que tu fais des images, tout le monde est content, il faut faire ce qu’il faut!

Tu veux dire que c’est toi qui déclenche tout ça?
Oui oui, bien sûr! Il faut être chaud et motiver les gars au-dessus.

C’est le déclic dont tu parlais tout à l’heure?
Complètement, je me suis dit que j’allais donner du mien, et que ça ne pouvait être que bénéfique.

Avec tous ces voyages, t’arrive t-il de ne plus te rappeler où tu dois aller la semaine prochaine?
Franchement, il m’est un peu tout arrivé! Y a eu des loupés, il m’est aussi arrivé d’être dans un pays et de ne plus savoir où j'étais, quand je me réveillais. Tu ouvres les yeux et tu ne te rappelles plus où t’es, c’est peut être avec la couleur des draps que t’arrive à te souvenir. On passe des journées longues dans les transports, et parfois, ouais, tu es un peu à l’Ouest!

Tu passes du temps avec des gens qui n’ont rien avoir avec le skate?
Oui, bien sûr!

Quel regard ont-ils sur ce que tu fais?
J’ai des potes avec qui le sujet est très restreints, on va dire… [rires] Sinon, certains s’intéressent à fond, ils se posent trop de questions, ils me demandent trop de choses. Ils voient ça comme quelque chose de surnaturel.

Pour rester dans l'extra-terrestre, et histoire de se mettre en bouche pour la Gypsylife, revenons un peu sur la fameuse part filmée “en cachette” ou presque:

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