Meeting… Oscar Candon!

Portrait : David Turakiewicz
Interview : Benjamin Deberdt

La sortie exclusive de sa part, célébrant son arrivée dans le team Emerica Europe, est une bonne excuse pour croiser Oscar, personnage haut en couleurs de la scène parisienne, au sens large… Toujours en vadrouille, toujours blessé ou en train d’essayer de se faire mal sur son skateboard, en tout cas, il en donne l’impression. Au final, « Oscar la bagarre » est assez discret.
Cette petite conversation nous aura donné l’occasion d’en apprendre plus sur ses racines, ses talents de pécheur, et son expérience du skateboard américain…
Profitez-en, afin de savourer au mieux les images qui suivent.

 David Turakiewicz

Tu as beaucoup voyagé pour la filmer, cette part, au final ?
Oscar : Pas tant que ça… Un peu à Barcelone, un peu dans le Sud, à Perpignan, mais pas très productif, donc on voit beaucoup de Paris dans cette part, quand même ! J’ai fait des trips avec Emerica, mais à chaque fois, les images partaient dans les clips des voyages. Comme avec Athènes, ou le Big Push récemment…

Explique un peu le Big Push aux non-britanniques…
O : Le Big Push, c’est l’équivalent du Battle of Normandy, sauf que tu peux bouger partout en Angleterre. Tu as des objectifs à la con, mais on n’en a pas trop fait. On a surtout filmé, plutôt que de se taper des barres avec les challenges, mais c’était cool !

Tu étais avec qui pour le Big Push ?
O : Tom Knox, Casper Brooker, Kyron Davis qui n’est plus dans le team depuis, et puis Eniz Fazliov et Rob Maatman. Les deux sont des tueurs ! On est allé à Manchester et Liverpool. Les spots sont bien roughs, c’est cool, mais surtout, les Anglais sont malades ! On s’est retrouvé dans des soirées où des cinquantenaires se mettent des races de ouf’. Tu marches dans la rue, il est 22h00, et tu croises une meuf de 35 ans en train de se vomir dessus ! C’est ça, les souvenirs que j’ai ! Ils ne sont pas comme ici, où à quarante ans, tu bois du pinard tranquille, chez toi, avec ta femme. Non, eux ils continuent à se mettre la race dans les pubs ! [Rires]

Et tes souvenirs de Grèce ?
O : On était resté à Athènes, mais c’est tellement grand… Ce n’était que des Finlandais et moi. Eniz, Sami Miettinen et Miki Tahtinen. Vraiment bonne ambiance ! Sammy et Eniz m’ont invité en Finlande. Mais j’ai un peu peur, ils picolent beaucoup trop, là-bas !

Revenons un peu en arrière : tu viens d’où, exactement ?
O : Montpellier, en fait. Puis, à sept ans, on est parti aux États-Unis, à Washington DC, pour le taf de ma mère. Ensuite, expulsés des États-Unis pour une histoire d’impôts non payés [Rires] et, du coup rapatriés chez ma grand-mère, à Meudon. Et l’on est toujours là-bas. On a le dernier étage. C’est une maison familiale, du coup, on a tous notre coin. Mon frère et moi, mes parents, ma grand-mère… C’est parfait. Et l’on est à dix minutes de Paris.

 Percy Dean

Oscar Candon, fs crail, durant le Big Push. photo: Percy Dean

Et le skate, tu avais découvert aux États-Unis ?
O : À Washington, oui, dans la résidence, où il n’y avait que des étrangers. J’avais dix ans, c’était notre dernière année là-bas. J’ai commencé sur ces trottoirs où tout le monde fait des slappies dans les vidéos américaines. Sauf que pour moi, c’était des ledges, je faisais des ollies pour monter dessus ! [Rires]

Et le skate en France, alors ?
O : Le skatepark de Meudon, à fond, tous les jours après l’école. Une fois que mes parents m’ont laissés prendre le train tout seul, c’est là que j’ai rencontré Rémy Taveira, les jumeaux, et tous les zouaves… D’ailleurs on avait quel âge ? [se tournant vers Benoît Renaux] Treize, quatorze ans et première race ensemble. Et à force de skater avec Rémy, je me suis retrouvé à skater à Chelles beaucoup plus qu’à Meudon, et ce n’est pas plus mal ! [Rires]

C’est à l’autre bout de la banlieue, non ?
O : Une heure quarante-cinq, porte-à-porte ! C’est à l’opposé… Je mets moins de temps pour aller à Barcelone en avion ! [Rires] Mais ça vaut le coup, une fois que tu es là-bas !

Tu ne m’a pas l’air trop stressé par ce genre de périples…
O : Non, après tous les tours d’Europe que l’on a faits avec ceux-là, passer dix heures dans un train, dormir à peu près n’importe où, ce n’est plus un problème… [Rires] Cette année, je les ai retrouvés à Amsterdam, ensuite  on s’est fait Copenhague, Malmö, puis on est allé dans ma maison de famille en Suède…
Benoît : Ensuite, on est redescendu par Berlin, Ljubljana, Zagreb…
O : Et Vienne, c’était chanmé !

 David Turakiewicz

Ollie out frontside wall ride, à Poitiers. photo: David Turakiewicz

Tu as de la famille en Suède, en fait ?
O : Oui, ma grand-mère est suédoise. C’est elle qui est venue s’installer à Paris, il y a super longtemps et avec qui l’on vit. Mais on a encore toute la famille de son côté, et ils ne viennent pas de Stockholm, mais de la forêt ! Ils sont perdus au milieu de nulle part. J’ai un grand oncle qui est bûcheron. Et du coup, ils ont une « stuga », la résidence d’été traditionnelle toute rouge, posée au bord du lac, avec le petit ponton, le petit bateau à moteur. Je les ai emmenés là-bas, ils étaient un peu déboussolés ! [Rires]
B : Non, on était contents ! On se levait, on allait pêcher le brochet, ensuite on le mangeait avec ses parents. Oscar en ramenait tous les jours !
O : Eux n’ont pas réussi ! Le premier jour à la stuga, on prend le bateau, et, direct’ je choppe un brochet, je le ramène sur le bateau, et eux pensaient qu’on devait le laisser crever comme ça… [Rires] En fait, tu as un gros bâton dans la barque, et c’est un gros coup sur la tête et tchao ! Toto a halluciné ! [rires]
B : Oscar n’en a rien à foutre ! Allez, hop !
O : Non, je fais ma petite prière, avant. C’est tout de même un geste à faire, de tuer un poisson. Tu le manges le soir, parce que tu l’as péché dans la journée, c’est ta responsabilité.
B : Du coup, les repas, c’était poisson péché par Oscar, et champignons ramassés par ses parents.

Tu y vas souvent ?
O: Tous les ans depuis que je suis tout petit.

Et tu as déjà skaté un peu là-bas ?
O : Quand je commençais à skater, un peu, et cette année, on est allés faire les spots de Pontus avec les jumeaux. Mais je ne suis pas fan… Franchement, ce n’est pas si agréable que ça à skater. La morale du spot, c’est que tu construis ton spot et, pour être le roi dessus, faut y skater tous les jours. C’est chanmé si tu habites là-bas, mais sinon, tu ne chopes pas les lines de suite. Tu rates un grind sur une toute petite courbes, et tu perds toute ta line… Rémy se démerde bien, lui !

Sinon, tu as quoi de prévu, pour l’hiver ?
O : Je vais commencer à filmer pour Trauma skateboards. On relance le truc. Tout le monde est super chaud ! Chacun va filmer une petite part ! Donc, bouger dans le Sud, et puis ensuite Barcelone, c’est sûr. Nico Rouquette [ancien pro qui reprend la marque, NDLR] m’a appelé et je luis ai dit, je suis chaud, je n’ai pas envie de traîner, on le fait de suite !

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