Meeting… Sammy Winter!
Interview : Charles Paratte
Combien de mecs ont uploadé une part sur le net au cours de ces deux dernières années ? Un million ? Combien de ces gars pourraient se permettre de partager ladite part avec Jake Johnson, sans faire pale figure ? Pas tant que ça… En fait, combien de gars pourraient partager une part avec Sammy Winter, et faire bonne figure, hmm ?
Sammy n’a jamais été plus que cela sous les feux de l’actualité, mais il semblerait que ce soit sur le point de changer… Alors, si vous voyez un lien mentionnant le nom de Sammy Winter, vieux ou récent, cliquez dessus et mettez le plein écran : vous ne risquez pas d’être déçu !
Photo: Benjamin Deberdt
Si je ne me trompe pas, tu as pas mal voyagé avec Cliché ces temps-ci, pour la prochaine vidéo, non ? Vous avez une deadline, déjà ?
Ouais, on a fait de la route ! Entre les trips Cliché et les Gravis, j’ai été pas mal occupé cet été ! J’ai bien rigolé, par contre. Et, oui, il y a une deadline, et oui, elle est bien trop proche ! [Rires]
Tout le monde dans le team aura une part complète ?
Je ne sais pas trop où tout chacun en est, niveau images. Tout ce que je sais, c’est que tout le monde est dans la rue, à faire de son mieux. Je bosse aussi sur une part perso pour Gravis. Donc, pour moi, franchement, ça va être compliqué d’avoir une « full part ». Mais, je m’y essaie tous les jours ! Il me reste quatre mois pour me la faire ! Souhaitez-moi bonne chance !
Al Boglio m’a prévenu : « Sammy est difficile à attraper ! », et je confirme ! Tu es complètement déconnecté des médias sociaux ?
Je n’avais ni Facebook, ni Instagram jusqu’à cette année. Donc, ouais, je me cache un peu de la réalité, parfois. C’est bizarre… Plus tu connais de gens, plus ils t’en demandent. Mais, c’est cool, aussi, que les gens s’intéressent à ce que tu fais, parfois.
Tu as filmé pas mal de choses très chouettes ces dernières années, en plus de quelques belles photos, comment se fait-il que tu n’aie pas encore eu de vraie part ?
Ça vient… J’ai eu quelques galères, mais on va y arriver. C’est étrange, parce que pas mal de mes images ont été utilisées à droite à gauche, sur différents projets, alors que je suis censé filmer cette part Gravis. Et maintenant, Cliché fait cette vidéo. C’est rare que je fasse des choses du premier coup. Je suis plus du genre à devoir bosser pour chaque image…
J’ai passé trois mois sans skater, après une très grosse slam durant un contest, début 2012. Deux jours d’hôpital et vingt-cinq points de suture de mon genou jusqu’au tibia. J’ai sectionné plusieurs tendons et bousillé des nerfs. Mais, bon… Je reskate à fond, maintenant, et je suis super motivé par ces deux projets vidéos.
Donc, tout ce que l’on a vu de toi, récemment, ce sont des rebus, et tu gardes le bon pour cette part solo Gravis ?
Ce ne sont pas des rebus ; plutôt des tricks un peu accidentels, filmés par différentes personnes. Je ne sais pas, tu filmes et parfois tu rentres un truc. Il y a toujours un projet, de toute façon. Mais, ouais, certaines choses, je les garde, et d’autres je peux les lâcher pour d’autres choses. Tout ça est en train de prendre forme, là…
Il y a quelques semaines, tu partageais une part avec Jake Johnson, ce qui fonctionnait très bien, d’ailleurs… Tu peux nous parler de lui, un peu ?
Oh, Jake ! Ouais, Jake est unique. Super talentueux sur sa board, et un mec intéressant. « East Coast powerhouse », comme on dit ! Je ne sais pas… Il pense beaucoup son skate, et les tricks qu’il filme, et ça se voit. Je pense que c’est ce qui le singularise. Il est toujours en train de réfléchir et d’essayer des choses différentes. C’est marrant de voyager avec lui, même quand il serre un peu. Ce sont les « cas » qui sont les meilleurs !
Oui, on peut dire que les bonnes images sont souvent 50% talent et 50% savoir quoi essayer à quel endroit… Tu as l’air de filmer comme ça, en tout cas. Comment tu procèdes, tu réfléchis beaucoup à ce que tu veux montrer, ou tu es plus dans le « voyons ce qui se passe sur ce spot » ?
Quand je suis en voyage, c’est plus essayer de skater autant que tu peux. Parce que tu n’auras pas le luxe de revenir sur ce spot avant longtemps. Mais, quand je suis à la maison, c’est plus planifié. Tu connais les spots, et tu sais quels tricks tu aimerais essayer. C’est plus relax, quand je suis en Australie…
Ollie. photo: Éric Frenay
Quel serait ton meilleur souvenir de tous tes voyages pour le skate ?
Chaque trip a son lot de nouveaux souvenirs. On peut les résumer comme ça : skater de nouveaux spots, faire la fête, rencontrer des Étrangères et bien s’amuser.
Et alors, quel est le meilleur endroit au monde, pour les Étrangères ?
Partout ! Sur une route qui ne mène nulle part, c’est là qu’elles se trouvent, en général.
Comment tu as rejoint Cliché ?
Andrew Currie [légende australienne, NDLR] et Al Boglio ont parlé de moi. Je skatais pour DC en Australie, à l’époque, et Cuzza était leur team-manager. J’ai commencé à skater des Cliché, et les choses sont parties de là. J’ai rencontré Cale Nuske, puis le reste du team, lors d’un voyage en Europe. J’ai toujours été à fond de Cliché. Les graphismes, et les vidéos… Ils ont tout compris depuis le début.
Tu vois Cale Nuske, quand tu es en Australie ? Qu’est-ce qu’il devient ?
Je n’ai pas vu Cale depuis quelque temps, mais j’ai des nouvelles par des amis. Pour ce que j’en sais, il est à Adélaïde, il fait son truc, et j’imagine qu’il est connecté avec la scène skate locale. C’est l’un des meilleurs à être jamais sorti d’Australie, y a pas photo.
Qui sont tes héros du moment, en skate ?
Mes amis. Les gens qui me motivent. Chima, Rhino, Jake Johnson, Dylan, AVE, Gino, Carroll… La liste est sans fin…
Peux-tu nous décrire une journée typique de Sammy Winter ?
Ça n’existe pas, les journées normales ! Se réveiller est un bon moyen de commencer la journée. C’est peut-être le meilleur moyen, en fait !
Vu d’Australie, qu’est-ce que vous pensez du skate européen ?
C’est assez compétitif, en Europe, j’ai remarqué. C’est comme ça un peu partout, maintenant, en fait. Les mecs sont forts partout. Mais, ouais, beaucoup de talent en Europe. Ça fait longtemps que c’est comme ça, d’ailleurs, et je suis sûr que ça va continuer. Vous avez Lucas Puig, merde, le Mariano des temps modernes !
Qu’est-ce que les skateurs australiens disent de l’Europe, en général ?
Les Australiens se foutent de tout, en général. Mais, les skateurs qui ont voyagé en Europe sont les premiers à dire que c’est un super endroit où faire du skate. Tout est à un trajet de train. Ça, c’est quelque chose qui nous fait halluciner : tu peux voir tellement de villes et de pays différents en une semaine. Nous sommes habitués à voyager de très longues distances pour voir une culture différente, ou un morceau de marbre nouveau. Donc, oui, vous avez de la chance ! Je dis ça, mais, l’Australie, c’est le cœur !
Tu restes en Australie, cet hiver qui est votre été à vous ?
Oui, retour à la maison pour notre été, et un Noël en famille. Je m’installe dans un nouvel appartement à Sydney, et ça va skater, comme d’hab’. On parle d’un Gypsy Tour en Australie, à un moment de l’hiver, alors, surveillez ça !
En attendant la part, petit retour en arrière avec le montage Cliché signé Fred Mortagne et des images plus datées, mais pas moisies, du jeune Sammy, au pays !