Meeting… Stephen Malet!

Photos et interview: Benjamin Deberdt

"Tu te faisais réprimander ou menacer par des policiers municipaux si tu roulais trop vite dans la rue!"

Si l'on en croit les média skate, la vaste majorité des gens doués pour manipuler leur board se doublent d'être de fascinants personnages un peu décalés aux nombreux talents artistiques…
On peut affirmer que Stephen coche toutes les cases, la seule différence étant que dans son cas, ce serait une réalité et pas le discours bien rodé d'une campagne de com'… Oui, c'est un cas, mais dans le meilleur sens du terme, puisqu'il se contente de se passionner pour ce qui le passionne, sans en parler, et surtout bien loin des clichés du skater boi à la cool. Et, oui, il est loin d'être mauvais sur sa planche, ce qui en fait le candidat idéal à une petite ponction cérébrale, et me rend très fier de vous le présenter.
Allez, Stephen, on avance d'un pas!

Benjamin Deberdt

Comment se fait-il que tu vives à Paris depuis quatre ans, alors?
Après avoir eu mon diplôme dans une école de design graphique, j'avais le choix entre me prendre une année et aller à Paris, ou renchainer directement la fac'. Bien évidemment, j'ai choisi Paris. Le plan était de rester entre six mois et un an, avant de rentrer en Angleterre pour la Fac. Au bout d'un an, je me suis dit que j'allais rester quelques mois de plus. C'est à ce moment que je suis rentré chez Heroin et que j'ai rencontré ma copine, donc j'ai fini par rester ici… [Rires] J'oublie parfois que ça fait autant de temps que je suis ici. Je m'éclate tellement!

Comment tu comparerais ta ville d'origine à Paris?
Beaucoup plus petite, plus anglaise, avec presque zéro spot, et autant de gens intéressants…

Comment c'était d'être un gamin qui skate là-bas?
Plutôt drôle et intéressant. J'ai commencé au moment où la scène à Norwich était à son apogée, et en gros, une année plus tard, c'était presque complètement mort. De mes 13 ans à 16 ans, c'est comme ci le skate n’existait même pas. Je passais beaucoup de mon temps à faire du flat tout seul, ou à apprendre les wall rides pour compenser l'absence de spots. Et que la scène se soit déduite des trois quart faisait que le grand public pensait que le skate n'existait même plus. Tu te faisais réprimander ou menacer par des policiers municipaux si tu roulais trop vite dans la rue! À part ça, ce n'était pas très différent de partout ailleurs. Les gens qui avaient continué le skate étaient super, et m'ont beaucoup influencés sur plein de choses. C'était tellement bien de prendre une voiture pour aller skater un spot en dehors de la ville qui n'était qu'un petit plan incliné , ou quelque chose qui dans le reste du monde ne serait même pas considéré comme un spot.

Ollie up to ollie frontside wall ride

Tu skates pour Heroin, la marque dont tu étais le plus fan quand tu étais gamin, si je ne me trompe… Ça fait quel effet?
C'est tellement incroyable de rider pour une marque qui t'as toujours inspiré en skate, mais aussi en dehors. C'est carrément un rêve de gosse. J'ai commencé le skate vers 99, ou en 2000, et tout était plutôt “Yo”, en tout cas dans mon souvenir. Aujourd'hui, je peux apprécier ce qu'était le skate à l'époque, mais sur le coup, je n'étais pas trop dans ce délire là, alors quand j'ai découvert Heroin skateboards, ça m'a tellement fait kiffer. Je me rappelle demander une board Heroin “Good Shit” à ma mère pour Noël! [Rires]

Comment as-tu rencontré Fos [le créateur d'Heroin, NDLR], d'ailleurs?
J'ai rencontré Fos quand je devais avoir 10 ou 11 ans. Il était là, pour une démo Vans à ce park pas loin de Norwich. Je ne savais pas qui c'était.  IL avait une board Heroin qui me plaisait, alors je suis allé lui demander si elle était bien. J’étais tellement à fond lorsque j'ai découvert que c'était lui faisait la marque que j'ai sorti un petit carnet à croquis que j'avais toujours sur moi, et je luis ai montré mes idées de graphiques de boards! [Rires] Nous sommes amis depuis ce moment-là!

Comment tu décrirais Heroin à quelqu'un qui ne connaitrait pas la marque?
Pour faire court, je dirais qu'Heroin a un team super varié et créatif, et des décos inspirés des films d'horreur des années 80, et du punk  et rock garage.

Tu es un local, ici, maintenant… D'après toi, quelles sont la pire et la meilleure chose dans le skate à Paris?
Le meilleur, c'est d'abord l'énergie de la scène, la quantité infinie de spots partout, et puis la météo. Paris est une ville où il ne pleut pas beaucoup! Le pire, ce sont définitivement  les crottes de chien sur les trottoirs. J'ai roulé dans une marde la semaine dernière. Tu n'imagines même pas comment ça m'a flingué ma journée… [Rires]

Fronside flip depuis un bump inexistant, parfaitement catché

Comment est venu l'idée du remix de ta part pour Video Nasty? C'est toi qui a choisi le morceau?
Je ne me rappelle pas du tout comment est venu l'idée du remix. Je crois que ça a découlé du fait d'avoir des images qui s'étaient perdues et n'était pas dans Video Nasty, et puis l idée était de faire la promotion de l'arrivée de la vidéo sur iTunes France. En fait, c'est Rogie qui a choisi le morceau. Ça s'est révélé être un titre du groupe de mes amis de Sheffield, Best Friends, donc je n'ai pas hésité! Je suis vraiment content du résultat final.

Tu es plutôt pointu en musique. Qu'est-ce qui te donne la pêche ces temps-ci?
Je ne sais pas si je suis pointu, mais j'écoute beaucoup de musique, ça c'est sûr. Je dirais que mes gouts peuvent même être discutables, parfois. Récemment, je ré-écoute beaucoup “Wavvves” de Wavves, aussi cette mixtape sortie sur Art is Hard, appelée “Bleed in Gold”. On trouve de super morceaux sur ce mix qui me motivent bien avant d'aller skater.

On plaisantait sur les règles chez Heroin, quelle serait la plus inattendue, tu penses?
[Rires] Ouais! Je suis presque certain que tous ceux qui rident pour Heroin sont fans de Tom Waits. Je ne crois pas que ce soit obligatoire, mais c'est marrant comme c'est comme ça, au final. Si nous devions avoir des règles de conduite, pour Heroin, je dirais que l'une concernerait surement la J-Pop, ou un truc dans le genre… [Rires]

Tu vas me dire que la customisation de grip n'est pas obligatoire? Ça te prend combien de temps pour montrer une board?
[Rires] Nan, ce n'est pas obligatoire… Je crois que c’est encore une de ces mystérieuses coïncidences, comme pour Tom Waits. Ça doit me prendre entre 30 et 45 minutes pour gripper une board. J'y passais des heures quand j'étais gamin,à découper le grip et à placer chaque petit morceau un par un. Depuis j'ai pas mal simplifié le processus. Le gripage tout bizarre, c'est évidemment inspiré par Fos.

Revoici le remix de la part de Stephen dans la Video Nasty:

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