Parisii, c'est parti!
Vous allez commencer par vous présenter…
Greg : J’ai 28 ans, et je suis à Paris depuis trois ans. À la base, je suis de la campagne, à côté de Tours. Un bled de mille habitants, ravitaillé par les corbeaux, avec pour seul spot un bout de goudron en face de chez moi. Voilà ! Paris, ça s’est fait parce j’ai décidé d’arrêter de travailler dans le skate. J’étais éducateur sportif skate, donc un truc très « fédération », ce qui n’est pas du tout mon truc, en fait. Du coup, pour en être en accord avec ce que j’aime dans le skate, j’ai décidé d’arrêter de travailler dedans, pour trouver un travail dans d’autres passion que j’avais. Je fais de la vidéo depuis super longtemps et j’ai décidé de travailler là-dedans. Du coup, pour être monteur, j’ai décidé de monter à Paris, vu que toutes les boîtes de production sont ici…
Olivier : Moi, j’ai 31 ans, et je ne suis pas vraiment parisien, vu que j’habite en banlieue ! [Rires] J’habite en proche banlieue, Clamart, dans le Sud de Paris, depuis 1992, un truc comme ça. Je ne faisais pas encore de skate à cette époque-là. J’ai commencé dans ma petite ville, et cela fait assez peu de temps que je suis plus axé sur Paris. Dès que tu es en sorti du périf’, même tout près, tu es parisien, et, en même temps, pas… Je suis juste un banlieusard ! [Rires]
Vous vous êtes rencontrés via Frame By Frame ?
Olivier : Avant…
Greg : Oui, Olivier filmait du skate et via les gars de Nine Yards, il a rencontré Sam Partaix qui était leur petit jeune, à l’époque. Donc, il a commencé à filmer Sam et à venir à Tours pour ça. Nous, on avait grandi à skater avec Sam, et donc on a rencontré Oliv’ lorsqu’il s’est mis à venir régulièrement à Tours.
Olivier : Au delà du skate, j’avais grave accroché sur Tours, j’ai même pensé à y habiter, à un moment.
Greg : Après ça, j’ai réalisé la vidéo du skateshop de Sam, Skate Pistols, et Oliv’ nous a donné plein d’images. De là, on s’est retrouvé à faire un site internet qui s’appelait Behind The Lens, avec Romain Bâtard, où l’on postait des montages et des photos de pleins de gens… On s’est lassé et l’on a décidé de clore le truc en sortant une vidéo sur DVD, la Frame By Frame.
Olivier : Ce qui nous avait motivé aussi, avec Romain, c’était la Patchwork de Ludo Azémar. Quand on a vu sa vidéo, on s’est dit : « Putain, le con a réussi à sortir une vidéo montrant trop de monde, tout seul ! » On a été grave impressionnés ! On s’est dit qu’on devait faire un truc…
En avançant dans le temps, comment l’idée de Parisii vous est venue ?
Greg : Ça ne s’est pas fait d’un coup… On a fini Frame By Frame six mois après que j’arrive à Paris, et comme toute personne qui sort une vidéo longue de skate, j’avais juste envie de ranger ma caméra et faire du skate. J’en avais marre de trimballer mon sac, mais j’ai vite été frustré de tous ces spots que je voyais, ici, mais que je ne pouvais pas forcément skater pour raison de niveau ou autre. Et en parlant avec JB Gurliat, un photographe qui vit ici aussi, on a commencé discuter d’un projet non pas sur des skateurs, mais sur Paris. Puis est venue l’idée de ne pas faire un DVD, mais plutôt quelque chose sur le net, autour d’une carte. Ça a mis du temps à mûrir, ensuite… À certaines périodes, je faisais beaucoup d’images, et à d’autres, j’étais quasiment six mois sans filmer quelque chose, donc je me disais que je n’allais pas le faire… Puis l’année dernière, j’ai motivé Oliv’ pour qu’on repense le projet à deux afin que ce ne soit pas seulement ma vision.
Olivier : En fait, pour la Frame By Frame, on avait fait un montage ensemble, celui sur Paris, justement. Et l’on avait bien aimé travailler ensemble. Et surtout, on avait réussi à faire quelque chose sur Paris, en évitant les spots les plus connus. Du coup, on savait qu’il y avait cette possibilité…
Greg : Et aussi, pour casser cette idée de « on filme, on filme, on filme » puis, pendant trois mois, on monte ; on s’est dit que le concept d’un blog où l’on uploaderait des montages plus courts et réguliers étaient bien plus moderne et dans l’optique de ce que le public skate est amené à voir aujourd’hui.
Olivier : Greg est monteur, moi aussi, donc on s’est aussi bien trouvé pour se titiller à deux sur ce point-là !
Comment vous résumeriez votre idée de départ, et est-ce qu’elle a évolué depuis ?
Olivier : De mon côté, après la Frame by Frame, j’avais aussi un peu envie d’arrêter, c’est pour ça que j’admire la motivation sans fin de Ludo, d’ailleurs… Filmer des vidéos de skate, c’est fou à quel point, c’est compliqué. C’est un peu comme faire un long-métrage tout seul ! Et à une époque, Pacôme Gabrillagues avait un site sur lequel il postait des montages de ses potes, ou ils avaient l’air de vraiment se marrer, sans forcément chercher à filmer le dernier trick à la mode. Et je savais que si je me remettais à la vidéo de skate, j’aurais envie d’un esprit comme celui-là. Donc, quand on en a parlé avec Greg, on s’est vite entendu sur ce format.
Greg : On ne peut pas filmer avec tout le monde et partout, mais l’idée de base, c’est faire des montages par arrondissement qui dégage une atmosphère de bonne humeur dans les sessions. C’est le cœur de Parisii. Et la difficulté réelle de la chose, elle est de motiver les skateurs à sortir du format de vidéo qui met en valeur leur niveau. Là, le sujet, c’est la ville et la session… Et s’amuser.
Olivier : Alors que normalement, s’amuser, c’est quand tu ne filmes pas, justement ! [Rires]
Greg : Sinon, les autres difficultés sont de sortir les gens de leurs spots habituels, et la météo…
Olivier : On cherche plus à montrer que le moindre petit truc peut être amusant. Et je trouve que ça donne des montages qui donnent peut-être plus envie d’aller skater avec tes potes qu’une « part », parce que tu aurais eu envie d’y être, en fait.
Greg : D’où l’idée de starifier la ville, et pas un ou plusieurs skateurs. La star, c’est la ville et le « fun » que tu peux y trouver. Mais pour que ce ne soit pas non plus un maelström, on a décidé de découper Paris, assez logiquement, par arrondissements. Donc, c’est un travail d’équipe, entre les skateurs et nous, pour mettre en valeur Paris et ses quartiers qui sont super différents et super riches.
Ça me paraît un bon programme… Un dernier mot ?
Greg : Je crois que, tous les deux, nous voulons vraiment remercier tous les skateurs qui ont cru en notre projet depuis le début, et avec qui l’on skate…
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