Soy Panday / B&B / PREMIERE
LIVE Skateboard Media : Comment le travail sur cette part s’est-il organisé ? Quelles ont été les étapes successives de sa réalisation, quand le projet a-t-il commencé à prendre forme avec l’introduction de ces vieilles images, comment l’idée t’est-elle venue à l’esprit ? Une source d’inspiration, peut-être ?
Soy Panday : "Travail", c’est un bien grand mot : pour ma part je me suis juste marré à faire du skate. Toi tu as filmé et fait le montage, le travail c’est toi qui l’a fait !
J’avais regardé les parts B&B que tu avais fait pour Vivien (Feil) et Glen (Fox) et j’avais trouvé ça cool, ça sentait le skate de tous les jours, la balade improvisée, et je t’ai proposé qu’on en fasse une aussi.
"En 2000 j’avais vingt-trois ans, aujourd’hui j’en ai quarante-et-un, le comparatif est intéressant"
Switch heelflip à Grenoble en 2001. Ph.: Cédric Viollet
Les images récentes sont filmées par toi, au cours des deux dernières années, en se croisant de manière un peu sporadique.
Ph.: Erik Blomberg
En 2000 j’avais vingt-trois ans, aujourd’hui j’en ai quarante-et-un, le comparatif est intéressant, ça juxtapose deux périodes bien éloignées. A l’époque, j’étais étudiant en économie parce que j’avais abandonné mon rêve de devenir dessinateur de bandes dessinées, et je faisais du skate du matin au soir. Le rêve de faire un truc dans le skate, je n’ai jamais réussi à l’abandonner, et je l’ai laissé me guider, me faire rencontrer des gens ; il a décidé pour moi.
Et il a fini par faire de moi un dessinateur de B.D. d’un genre que je ne connaissais pas encore : une B.D. où chaque case est une série de boards.
"Les graphiques de planches que je réalise pour Magenta, cette B.D. que personne - même pas moi qui la dessine case après case - n'a encore eu l'occasion de lire"
Depuis j'ai compris que le rêve savait mieux que moi, que la peur transforme les rêves en cauchemars, et que le cerveau devait être au service du rêve, alors j'en fait le sujet de ma B.D., et donc des séries de boards Magenta...
J'essaie de mettre en image les solutions que je trouve aux problèmes que je rencontre, pour les partager.
Frontside bluntslide, Paris, 2001. Ph.: Cédric Viollet
LSM : Que désirais-tu exprimer avec cette part ? A une époque, tu m’en parlais comme un « PARISien » avec plus de tricks. Ensuite, ça a dérivé en Epicly Later’d. Y a-t-il certaines choses que tu aurais aimé montrer, qui ne sont pas concrétisées ? Avais-tu une vision particulière pour ce projet et à quoi ressemblait-elle ?
"Il y a toujours une part de séduction lorsqu'on choisit de montrer ce que l'on fait"
Ph.: Sébastien Charlot
"Toute destruction appelle une reconstruction"
Ollie, San Francisco, 2001. Ph.: Bertrand Trichet
J’ai eu quelques galères à l’aller, oui. Pendant un jour et demi, tout ce qui pouvait mal se passer s’est mal passé, et j’ai mis trois jours à arriver à Tokyo au lieu d’un jour - comprenant deux nuits d’hôtel imprévues dans deux villes différentes, dont une n'était même pas sur ma route. Mais pour accéder à un paradis, il faut toujours traverser un enfer, voire le comprendre, et le dompter.
Le reste du trip s’est hyper bien passé, partir quelque part avec Glen est toujours génial, et mes vingt prints du show étaient sold out en deux jours !
On a même du re-printer trois dessins... Merci le Japon !
Ollie à la Défense en 2000. Ph.: Nohan Ferreira