Boris au Togo

Photos: Boris Proust

Interview: Benjamin Deberdt

Vous avez peut-être été surpris de voir quelques skateurs français aller explorer les rues de Lomé, récemment… C'est que vous êtes peut-être trop jeunes pour connaître la biographie de l'instigateur du voyage, Boris. Voici ce qu'il a pu nous raconter de son récent retour au bled…

Est-ce que tu peux commencer par rappeler tes liens avec le Togo, pour ceux qui ne seraient pas au courant?
Et bien, je suis né là-bas. Mon père s'était mis en tête de faire la traversé du Sahara, puis est arrivé là bas, sans conviction. Ça lui a plus et il a donc monté son business, une boite de nuit à l'époque, puis un hôtel bar restaurant, “Le Galion”. Si jamais vous passez par là bas, il est à l'identique. J'y ai vécu jusqu'à 4 ans puis, à cause d'évènements, mes parents ont du rentré en France, puis y sont retourné plus tard. J'y ai revécu cinq/six ans, jusqu'à mes 16 ans. Puis, nous sommes arrivés à Montpellier, ou niveau étude, j'ai commencé à chuter et à ne faire que du skate… [Rires]

Qu'est-ce qui t'as donné envie du Togo pour ce projet?
J'ai toujours eu envie d'y retourner depuis que je fais de la vidéo, même pour faire un clip personnel sans skate, avec des images d'ambiances. Guillaume le Goff m'a contacté me proposant de faire une vidéo avec le nouveau téléphone Nokia. J'ai trouvé l'idée sympa et je me suis dit que c'était l'occasion. En plus, personne n'a jamais vraiment skaté là bas. Je me rappelle au Lycée Français, on était les seuls cinq skateurs de Lomé. Depuis, il n'y en a pas vraiment eu, je crois.

Comment tu as choisi tes deux compères?
J'ai choisi deux gars que j'aime bien, avant tout. Je voulais absolument que Lionel Dominoni soit dans le coup vu que l'on a commencé le skate ensemble là-bas. Ça aurait eu plus de sens, mais ça n'a pas pu se faire. J'aurais bien aimé que Joseph Biais vienne aussi mais le budget était déjà assez lourd pour un trip où l'on ne savait même pas si on allait trouver du spot!

Ils étaient chauds de suite, Max et Flo? Et ensuite, ils ont tenus le coup face au choc culturel?
Max et Flo étaient chauds, ouais. Ils ont tellement regardé de choses sur internet avant qu'ils s'attendaient un peu à ce qu'on l'a vu, au final. Mais ils étaient quand même perplexes, au début.
J'ai même reçu un message de Flo me disant: “ça a l'air d'être de la terre plus ou moins partout au Togo”, mais sinon, ouais, c'était cool, on a mangé des pâtes et des pizzas toute la semaine histoire  d'être sûrs de ne pas tomber malade, pour ne pas gâcher trois jours de skate. Et on se blindait d'anti-moustique car le paludisme est sévère, là bas.

Décris Lomé à quelqu'un qui n'a jamais mis les pieds en Afrique…
Ça peut être très bien, mais très relou, aussi. Ce n'est pas non plus une destination pittoresque niveau paysages mais c'est à voir. Et le mieux serait de ne pas rester à la capitale, bruyante, ou tout le monde conduit n'importe comment, et où le klaxon passe avant les règles de conduite. Je ne sais pas comment expliquer, il faut aller voir par soi-même. Ca sera dans tous les cas une expérience enrichissante.

Retrace-nous un peu votre trip. Vous avez beaucoup bougé?
On est resté sur Lomé même, avec un jour dans le Nord pour voir la nature, mais on a eu une galère de caisse. On a passé quatre heures au garage, c'est là où l'on a fait skater pleins de gars dans une impasse de terre. Ça nous a redonné le sourire. On aurait aimé aller dans le Nord voir les lions et les éléphants, mais pas le temps!

Le pays a beaucoup changé depuis ta dernière fois, là-bas?
Le pays n'a pas tellement changé, je trouve. Il y a juste beaucoup plus de routes en bon état, sinon je n'ai pas vu tellement de différence.

Tu te vois revivre à nouveau au Togo? Ou ailleurs en Afrique?
Non, je ne me vois pas vivre à nouveau là-bas. Sauf si j'avais un business qui marcherait du tonnerre, là bas, et que je doive m'en occuper sur place. Alors, pourquoi pas?  Mais, sinon, je ne pense pas. Ailleurs non plus je pense en Afrique, plus Asie, peut être… Mais, bon, on ne sait pas où la vie nous mènera. Tout est bien.

Sinon, niveau skate, tu en es où?
Ouh-là, niveau skate, ça stagne! [rires] Cliché et DVS me filent toujours du matos. Je les en remercie, d'ailleurs. J'essaye de skater au maximum mais entre les tournages et montages, je n'ai pas trop le temps. J'aimerais bien re-filmer une petite part mais personne ne filme à Montpellier. C'est dommage. Ou du moins personne n'a l'air d'avoir envie de faire une petite vidéo à la cool. J'aimerais bien qu'un kid –ou plusieurs– soit motivé(s) et pourquoi pas que ce soit eux qui fassent les prochaines Mofo'! [Rires]

Retour au bled, donc, en compagnie de Maxime Géronzi et Flo Mirtain, #shotwithlumia:

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