Le pire et le meilleur de Kenny Anderson
Portrait et interview : Benjamin Deberdt
Chaque jour vient avec son lot de bon et de mauvais… Ce sont ces expériences qui nous façonnent, lentement mais sûrement, et parfois un peu trop brutalement. Cette rubrique s’essaye à faire parler vrai nos skateurs favoris.
Kenny Anderson est l’un de ces rares cas respecté par tous types de skateurs, quelle que soit leur génération. Coulé, technique, mais aussi capable de tacler la courbe la plus rappeuse de tout le continent sud-américain, il skatera partout, avec aisance. Avant, pendant et après, il sera aussi le gars le plus sympa de la session, sans jamais oublié de se fendre la poire.
De passage à Paris pour l’avant-première de la dernière production Girl/Chocolate, il a bien sûr accepté de répondre à quelques questions.
Le meilleur côté d’être un ancien sur un projet du calibre de Pretty Sweet ?
Je ne suis pas sûr que ce soit le « meilleur », mais c’est juste chouette d’avoir les deux côtés. Pouvoir skater avec Guy Mariano, Eric Koston, Mike Carroll et Rick Howard, et aussi avoir Raven Tershay ou Stevie Perez… Toutes les générations mélangées. Ça, c’est un super bon côté !
Et le pire côté d’être un ancien, alors ?
Il y en a un pire ? Non, il n’y pas de mauvais côté, ce n’est que du bon ! [Rires]
Le meilleur endroit où Pretty Sweet t’aura emmené ?
Je n’ai pas fait tous les voyages, en fait, mais celui qui se démarque le plus pour moi est celui où l’on a fait le Panama, le Costa Rica et le Nicaragua. C’était incroyable.
Le pire moment de Pretty Sweet, pour toi ?
Hmm… On a eu de gros souci au Panama ! On s’est fait embarqué au poste, avec des flingues pointés sur nous et l’on s’est fait dépouiller. Alors, on a décidé de combattre la corruption ! Ça a marché… Plus ou moins… Mais on a fait ce qu’il fallait.
La meilleure part de Pretty Sweet, pour toi ?
Je ne sais pas, tout le monde est tellement bon à ce qu’il fait, et a sa propre personnalité. Chacun a son meilleur moment, mais c’est surtout la vidéo dans son ensemble qui est incroyable. Je ne crois pas au « meilleur » dans le skate, de toute façon…
Pire côté d’essayer de sortir une vidéo de ce calibre en 2012 ?
Je ne sais pas s’il y a un « pire ». Peut-être, parce que tout le monde ne vit plus que sur internet, mais elle y sera d’ici un mois. Peut-être que comme elle est plus longue, ce qui n’est pas une mauvaise chose pour moi, mais pour les jeunes qui sont plus habitués à ne regarder que des parts courtes, ils ne sont peut-être pas prêts à s’asseoir devant une grosse production, avec des sketchs et ce genre de choses. Mais, quelqu’un doit garder ce format vivant ! [Rires]
Ton meilleur souvenir de la vidéo pour The Doors ?
Rencontrer John Densmore et Robby Krieger et les écouter raconter des histoires, comme Krieger qui avait une rampe dans son jardin, parce que son fils skatait, à la fin des années 70. Ils nous racontaient leurs souvenirs de Jim Morrisson, de vivre à Santa Monica à l’époque et leurs fêtes… C’était comme si on chillait avec les Doors, donc un peu bizarre ! [Rires]
Le pire côté d’être un papa pro skateur ?
Être loin… Je voyage beaucoup, et j’adore ça, et j’adore le skate, mais je ne m’habitue jamais. J’essaie de mettre une limite au temps que je passe loin, mais entre Converse et cette vidéo, j’ai l’impression d’avoir voyagé encore plus cette année. Mais, parfois, c’est le mieux, tu pars et tu ne fais que skater, tu manges, tu respires et tu skates. C’est pour ça que je traîne avec les Trunk Boys [Raven Tershay, Stevie Perez, Elijah Berle et Cory Kennedy, Ed’s Note] ! [Rires]
Meilleur côté d’être teamate avec Jason Jessee ?
Ah, ses histoires, mec… Simplement sa personnalité est incroyable ! Bien sûr, j’ai grandi en le regardant skater, mais c’est surtout un mec super, et il est aussi beaucoup plus gentil que l’on pourrait croire. Pas que je croyais qu’il serait horrible, mais il est juste tellement cool. Récemment, à New York, on est allé streeter ensemble, juste pousser dans la rue. C’était fou !
Ton pire réveil, cette année ?
Le jour où j’ai réalisé que nous n’avions plus que quelques jours pour filmer pour la vidéo. Je me souviens m’être levé un matin, appeler Rick pour savoir si l’on avait encore jusqu’au samedi, parce que le trick que je voulais est un spot du week-end. Là, il m’a dit : « On rend la vidéo dans deux jours, tu as une journée… » On y est allé, et j’ai essayé ce trick une fois de plus… Sans succès. Prochaine vidéo ! [Rires]
En attendant la sortie de Pretty Sweet, rappelons-nous pourquoi Kenny Anderson marque les esprits depuis un bout de temps, maintenant, avec sa part dans Hot Chocolate :