Meeting… Dom Henry!
Portrait et Interview: Benjamin Deberdt
"L'un de mes meilleurs souvenirs reste d'avoir personnellement vendu une Element Chad Muska, à Chad Muska […]"
D'expérience, Dom est du genre à faire que les choses se passent… Et je ne parle pas d'un mélodrame digne d'un “stress montage” à la TWS. Non, je ne vais pas vous chanter la complainte du trick à tout prix, mais plutôt décrire une capacité à aligner personnes, lieux et actions, pour ça se passe. Avec le sourire… Et c'est plutôt une bonne façon de prendre la vie, skate ou pas…
Je suis en contact avec Dom depuis un bout de temps, maintenant, mais nous ne sommes finalement rencontré que récemment, à Paris, et durant les quelques heures qui lui restaient avant son vol de retour, il a réussi à rentrer l'un des plus beau switch flip que j'ai vu depuis longtemps, et aussi s'assoir autour d'une bière avec tout le monde, pour apprendre à se connaître. Cela n'aura fait que renforcer l'idée que Dom était de ceux que Live devait mettre en valeur, autant pour ce qu'ils peuvent apporter, que pour qui ils sont.
C'est donc avec grande fierté que nous vous offrons ce petit aperçu dans le monde de l'un des héros de Manchester, et de tout le Royaume-Uni, depuis de nombreuses années…
Benjamin Deberdt
Tu me réponds depuis Note?
Ouais, mec. Assis à la cave, derrière les étagères de trucks et roues.
J'ai toujours l'impression que le travail est un tabou dans les média skate… C'est comme ça que tu gagnes ta vie, toi?
Cela fait quelques années que je travaille à Note, oui. On a une bonne équipe, donc c'est plutôt tranquille.
“Employé de skateshop”, c'est assez haut dans la hiérarchie des touts jeunes skateurs… Qu'est-ce qui serait la chose auquel un gamin ne pense pas lorsqu'il pense que c'est le boulot le plus cool du monde?
Peut-être que, de nos jours, la majorité des clients ne sont pas des skateurs, mais des victimes de la mode qui peuvent être assez épuisants. Et sinon, dans notre cas, gérer beaucoup de ventes en ligne en même temps que de servir les clients qui passent au magasin peut être assez intense.
Ton expérience la plus folle, derrière le comptoir?
Il y en a trop pour essayer de les lister! Manchester est une ville assez folle, déjà, et Note semble attirer les cinglés comme un aimant, donc pas mal de gens assez terrifiants ont déjà passé la porte. L'un de mes meilleurs souvenirs reste d'avoir personnellement vendu une Element Chad Muska, à Chad Muska, que nous n'avions commandé qu'au cas où il passerait au shop, lors d'une tournée Kr3w.
Backside nosegrind. photo: Sean Lomax
Lorsque l'on passe ses journées immergé dans le skate, au magasin, comment on arrive à encore être excité?
C'est une bonne question, et tu tapes dans le mille. Ça peut se révéler un peu étouffant d'être entouré de skate tout le temps. Mais, dans ces cas-là, je me rappelle les emplois de bureau que j'ai pu avoir dans le passé, et je me rappelle à quel point j'ai de la chance. Pousser dans la rue avec une bonne équipe, ça m'aide bien, aussi. L'idée, c'est de ne pas atteindre l'overdose. Avant, j'avais l'habitude de me réveiller en regardant tous les nouveaux montages, en buvant mon café, mais cette année, j'ai atteint un point, où je n'en regarde plus beaucoup. De temps en temps, je me pose, et je regarde une vidéo complète, peut-être une fois par semaine.
Tu en es où, niveau sponsoring?
Je n'ai jamais eu la chance d'avoir l'avantage d'un sponsor qui me paie, donc je travaille comme tout le monde. Mais, je suis reconnaissant envers tout ceux qui me soutiennent avec du matos. Je roule désormais pour DVS shoes, Note skateshop, Vic Apparel la marque néo-zélandaise, et Pillo Wheels de Jersey, dans les îles Anglo-Normandes. Depuis à peu près deux ans, je skatais pour The Harmony skateboards, mais j'ai récemment décidé de tout arrêter avec eux. Parce que, malheureusement, The Harmony semble au bout du rouleau. Je n'ai pas reçu de boards depuis le début de cette année, et ils ne semblent pas devoir en produire d'autres dans un futur proche. La marque n'a plus les fonds nécessaires pour fabriquer de nouvelles planches pour l'instant. Et c'est triste parce que le team était super, c'était vraiment chouette de faire partie de cette bande. Notre voyage à Sarajevo, l'année dernière, a été tout simplement incroyable, par exemple. Mais après de mois à skater ce que Note pouvait me lâcher, alors que tout le monde me demandait pourquoi je ne ridais pas des Harmony, je me suis dit que c'était mieux d'officialiser. Ça m'a un peu déçu de me faire proposer une board à mon nom, il y a de ça un an et demi, pour que ça ne se fasse jamais, au final. Comme Corey Webster dans le classique Thrashin' des années 80, j'avais déjà mon graphique de board tout prêt, avant que ça ne tombe à l'eau. Je suis un grand fan de la série Seinfeld, donc mon ami Marcus Craven m'avait fait un dessin incroyable du légendaire George Costanza, l'un des mes personnages de comédie préféré de tous les temps, pour cette planche. L'idée était d'avoir ce dessin au milieu d'une planche “bois”, avec tous les textes dans la font Seinfeld. Mais, depuis, pas mal de choses liées à Seinfeld sont sorties dans le skate, comme la part de Dan Plunkett, “A video part about nothing”, et une board Wes Kremer, aussi, je crois, donc ce n'est pas plus mal que cette planche ne soit jamais sorti, ou elle aurait eu l'air assez peu originale! Mais, je suis à fond d'être soutenu par DVS, et que me amis de l'autre bout du monde continuent de me faire parvenir de chouettes fringues depuis la Nouvelle-Zélande, alors qu'ils ne sont même pas distribués au Royaume-Uni. Et puis, je suis à bloc de faire partie de Pillo Wheels, qui est une vraie marque underground.
Donc, tu veux dire que personne ne t'a payé ton voyage à Paris? Tu ne lis pas les magazines de skate!?
[Rires] Je me suis tous les trips de skate que j'ai pu faire de toute ma vie.
Le switch flip! photo: Benjamin Deberdt
Tu commences à avoir un sacré catalogue de parts… Qu'est-ce qui t'a motivé à en filmer une de plus?
C'est ce que j'ai toujours fait, je pense… C'est juste satisfaisant, non? J'avais envie de filmer quelque chose pour DVS, et c'est parti de là. J'avais aussi envie de sortir quelque chose pendant que je tourne pour d'autres projets indépendants.
Tu peux nous en dire plus?
Le principal projet, pour l'instant, est de terminer une part pour la vidéo de mon ami James Cruishank. “Shank” est un Jedi de la VX 1000, et se fait souvent embauché pour des missions avec Polar, mais dans le même temps, il avance sa propre vidéo indé qui comptera toutes sortes de skateurs britanniques, dont Jethro Coldwell, Jerome Campbell et bien d'autres. Ça prend du temps, puisque nous avons tous les deux un boulot, et puis il vit à Sheffield, et moi à une heure, à Manchester. J'ai aussi une part complète, au frais, et qui prend un peu la poussière de lorsque j'avais voyagé entre Toronto, New York, Philadelphie et Detroit avec Rob Mentov, en 2012. Ce sera pour le troisième DVD de la série Street Feet de Rob. Sinon, j'essaie de filmer autant que possible avec Sean Lomax, pour une vidéo mancunienne, sur laquelle il travaille avec un nouveau format 4:3 HD, comme pour la part DVS.
Qu'est-ce qui fait que les vidéos indépendantes t'importent autant?
Je ne fais trop philosopher là-dessus, vu que le sujet a déjà été bien discuté, mais je crois déjà que les vidéos “full-length" restent le meilleur moyen de regarder du skate, parce que chaque part est différente et se complète, comme des morceaux sur un album. Je pense aussi que les vidéos indépendantes, puisqu'elles ne sont faites que par pure passion, ont toujours un petit supplément d'âme…
Et qu'est-ce qui te met la pêche en ce moment, pas forcément en skate, d'ailleurs…
La Static 5. Sinon, une série de sketchs comique britannique, qui s'appelle “Cardinal Burns” me chauffe bien. Je suis toujours à fond de tout ce qu'ont sorti les gars de Pass-port, et de toutes les vidéos de mon pote Geoff Campbell, en général. Ils arrivent toujours à rendre une bonne ambiance. J'étais bien à fond lorsqu'ai vu ces vieilles images de Tim O'Connr sur Live, récemment. On n'en a jamais assez de ce gars!
Le prochain voyage pour lequel tu économises, alors, ce sera quoi?
Je ne suis pas trop sûr, encore. J'aimerais m'échapper un peu d'Angleterre, en janvier ou février, lorsque l'hiver sera devenu insupportable. Peut-être un trip quelque part en Europe que je ne connais pas, avec des gars de Manchester…
Un dernier mot?
Je voudrais remercier mes sponsors, Note skateshop, DVS shoes, VIC apparel et Pillo Wheels, Sean Lomax pour avoir tournée cette part et même prise une photos de cette interview, toi et Live pour cette opportunité, le gang des V-I-B-E-S-E-E-K-E-R-S, ainsi que mes amis et ma famille. J'aimerais aussi remercier Ali Drummond et tous les gens impliqués dans The Harmony, pour tous les bons moments passés.
Nous vous l'avions présenté en exclusivité, hier, mais revoici la part d'entrée chez DVS de Dom: