MEMENTO / Spot 02 - Villas maudites / GALERIE
"Pour ce rendez-vous avec "MEMENTO", nous nous sommes arrêtés sur tous les endroits aux passés les plus sulfureux que nous avons pu trouver : villa de dictateur, de milliardaire ou tout simplement maudite par sa taille...
Les skater fut l'aspect le plus dur de cette aventure ; leurs états de dégradation et leurs architectures nous ont mis à rude épreuve.
"Quelqu'un nous a même
dit que skater là-bas,
aux yeux de la loi,
c'est skater
en Irak..."
Mais leurs histoires nous ont poussé à y aller, et à faire fi de leurs passés susmentionnés pour se les réapproprier ; malgré l'illégalité apparente, nous voulions montrer que ses lieux peuvent témoigner de davantage que des atrocités de leurs propriétaires.
La villa Irakienne :
Deux piscines, sept mille mètres carrés de terrain, maison de gardien, pléthore de suites et autres salles de jeux - c'est l'impressionnant C.V. de la villa du frère de Saddam Hussein, acquis en toute illégalité en 1982, via des sociétés écran suisses.
Cette villa, autrefois "ambassade d'Irak", n'a pas survécu à la chute du régime, ni à l'exécution de son propriétaire pour crime contre l'humanité.
Elle est aujourd'hui redevenue propriété de l'Irak, et sous diplomatie irakienne. Quelqu'un nous a même dit que skater là-bas, aux yeux de la loi, c'est skater en Irak...
Elle était donc indispensable pour nous : difficile à skater, mais on a quand même pu s'offrir quelques tricks sur une table basse vitrée, au milieu du salon ravagé ; ainsi que par dessus le (rare) fauteuil trônant sur la terrasse, avec panorama sur la mer.
Une villa qui appartenait à la fille du marchand d'armes le plus riche du monde dans les années quatre-vingt, et qui se retrouve au milieu de l'affaire Sarkozy-Kadhafi dans le financement de sa campagne - ce n'est pas le pitch d'un roman à la "San-Antonio", mais bel et bien une villa abandonnée depuis des années, qui a été achetée 762 000 euros sur la fin des années quatre-vingt-dix, puis revendue plus de dix millions en 2009.
Ne cherchez pas de plus-value ou de travaux pour justifier cela, mais juste une savante équation d'achat et de revente afin d'en arriver à cette somme - et une jolie couverture pour blanchir autant d'argent ; le dernier acheteur étant, officieusement, le bras droit du dictateur Libyien.
Le château maudit :
Voilà un édifice qui, par sa structure, dénote sur cette côte méditerranéenne, avec ses allures de château fort juché sur les hauteurs proches du bord de mer.
Malgré son immensité, l'espace demeure vide et usé par le temps.
Nous ressentons toujours une certaine frustration en pensant à ce spot : le temps et les circonstances ne nous ont pas permis de lui rendre les honneurs qu'il méritait..." - Florent Théron, Fred Schwal