"MIXTAPE VOL.3" / Stephen Buggica / PREMIERE
LIVE Skateboard Media : Peux-tu te présenter, Stephen, ainsi que nous raconter ton parcours dans le skate et dans la vidéo ? D'où viens-tu, où es-tu basé et où filmes-tu, d'habitude ? Pour ce projet "Mixtape Vol. 3", as-tu voyagé en dehors de la Floride ?
Stephen Buggica : Je m'appelle Stephen Buggica et ça fait à peu près dix ans que je filme du skate. J'habite à Tampa, en Floride. J'ai toujours filmé ici et, à force, trouver de nouveaux spots devient de plus en plus difficile.
Pour cette vidéo, on a voyagé à Atlanta, Miami et Porto Rico, principalement. On a du aller à Porto Rico trois fois au moins, cette île est magique. Elle est truffée de spots incroyables et tu peux en faire le tour en voiture en une journée.
On est aussi allés en Caroline du Nord et du Sud, quelques fois. La plupart des clips filmés à New York, c'est mon ami DJ Brethauer qui me les a filé, et ça m'a beaucoup aidé avec la construction des parts de chacun ainsi que pour établir un lien direct avec New York. Moi, je n'y suis allé que deux fois, pour filmer.
Jimmy Lannon et Stephen. Ph.: Josh Bowser
LSM : "Mixtape Vol. 3" est brandée comme rattachée à Shaqueefa (OG). Qu'est-ce que Shaqueefa, d'où viennent le nom et - plus crucial encore - le logo ?
Stephen : Et bien, Shaqueefa existe depuis bien longtemps avant que j'intervienne. J'ai manqué plein d'épisodes. Il faudrait poser ces questions à Scotty Conley, c'est lui le propriétaire de la boîte.
Pour moi, Shaqueefa ça n'est que le crew avec qui je skate, le crew de Tampa - le seul que j'aie jamais connu.
"Certains ont même cru que le DVD était une vraie mixtape"
La plupart des mecs skataient déjà ensemble bien avant que je fasse mon entrée ; mais évidemment, à force de filmer à Tampa en permanence, on s'est connectés et depuis, on filme, et ça fait déjà trois vidéos que ça dure.
LSM : Quelle est l'histoire de cette lignée de vidéos Shaqueefa Mixtape, alors ? De quand datent les opus précédents ? Qui sont les skateurs récurrents et pourquoi ? Ah, et pourquoi le nom de "mixtape" alors que Zoo York l'a déjà fait - vous n'en aviez juste rien à faire ? As-tu travaillé, et travailles-tu sur d'autres projets vidéo, en parallèle ?
Stephen : En gros, mon bon ami Dave Cruz était sur le point de partir pour un an à Hawaï, et on avait un paquet de clips de lui de côté, ainsi que de notre pote Robby Kirkland. Donc on a décidé de faire une soirée, de faire une vidéo à partir de ces footages et Dave l'a appellée la mixtape Shaqueefa, et le nom est resté. Elle est sortie en 2011, puis la deuxième en 2013 et enfin la troisième en 2017.
Dans chacun des volumes, Dave et Robby ont eu une part. [Chris] Jata et Yonnie Cruz se sont greffés à la troupe à partir du Vol. 2 et sont revenus pour le Vol. 3. Manny Rodriguez et Jereme Knibbs ont aussi eu une part chacun dans ces deux vidéos.
Dustin Eggeling, switch backside tailslide. Ph.: Chaz Miley
En gros, beaucoup de skateurs se sont greffés à l'aventure à partir du Vol. 2, mais on en a quand même perdu quelques-uns pour le Vol. 3. Mais d'une manière générale, c'est le même crew, en perpétuelle évolution.
Comme je le disais, c'est Dave qui a trouvé le nom et je n'avais jamais fait ce parallèle avec la Zoo York "Mixtape". Mais cette vidéo est l'une de mes préférées de tous les temps, personne ne peut la reproduire, elle est OG, unique, et m'a toujours fortement influencé.
Mais j'adore aussi comment la musique et les vidéos de skate se rejoignent. Moi, je suis principalement hip-hop. Du coup, le nom de mixtape est resté, et pour la troisième vidéo j'ai essayé de vraiment pousser le concept pour la faire ressembler esthétiquement à une mixtape.
"Ce projet-là n'a pris que trois ans et des poussières ;
ce qui est long, mais pas tant que ça"
Certaines personnes ont même cru que le DVD était une vraie mixtape. J'ai adoré.
LSM : Là, c'est la part de Dustin Eggeling que tu nous présentes aujourd'hui. Dustin skate pour Hopps, et on entrevoit Kevin Coakley dans sa section, qui skate pour Traffic. D'une manière générale, jusque dans l'atmosphère, on ressent fortement l'influence de Josh Stewart avec Theories. Comment vous êtes-vous connectés, tous les deux ? Quelle est la première vidéo de ton cru que tu crois que Josh a vu, ça lui a plu ? Il a du être content de voir une bonne prod' issue de Floride, lui-même étant originaire de chez vous...
Stephen : Tous ces gars que je filme ont grandi en Floride - en tout cas, je considère que ça a été le cas de Kevin. Je me souviens de quand j'étais enfant et que je les voyais skater au park, tous ensemble. Tout ce crew était déjà en place alors que je n'avais que quatorze ans.
Josh aussi est de Tampa, je crois qu'on est allés au même lycée, d'ailleurs. Ca a été lui le premier à lancer la scène de vidéo de skate à Tampa en poussant le concept plus loin que des tricks au skatepark. Donc évidemment, je pense qu'il est ravi de voir de nouvelles vidéos filmées dans les rues de Tampa, vingt ans après.
La première vidéo qu'il a vu, ça devait être Vol. 2. On a organisé une vraie avant-première pour celle-là, et Josh m'avait filé un trailer pour "Static IV" à diffuser avant ma vidéo. Ensuite on a sorti le DVD, et Josh les a distribué via Theories.
LSM : Combien de temps le filming de "Vol. 3" a-t-il pris ? La vidéo complète est plutôt longue, mais efficace et sans remplissage aucun avec un paquet de skateurs différents en plus ; ça donne l'impression que tu as vraiment bougé sur deux mille missions différentes. Je veux dire, Jimmy [Lannon] a une part si longue qu'elle s'étend sur trois musiques... A quoi ressemble ta routine ? Les sessions sont plutôt tranquilles ou stressantes ?
Stephen : Merci G ! On a vraiment du se les taper, ces cinq mille missions, oui. Mais c'est normal quand on bosse sur une full-length.
Dustin Eggeling, frontside crooked grind. Ph.: Chaz Miley
Ce projet-là n'a pris que trois ans et des poussières ; ce qui est long, mais pas tant que ça. Par exemple, l'an passé, je ne pouvais skater qu'une fois par semaine.
Sur beaucoup de sessions, on a énormément conduit pour finalement rentrer bredouille ; cette période-là était stressante. Ca nous arrive toujours mais au moins, en ce moment, je n'ai pas la pression d'être en train de finaliser un projet.
C'est toujours bon de bosser avec Jimmy, et on s'entend super bien question idées et musique.
Jata et Manny sont aussi plutôt cools, et Dave et Robby sont les anciens donc eux aussi, bien évidemment.
C'est certainement plus difficile de filmer avec certaines personnes qu'avec d'autres, mais au fil du temps tu construis ta propre relation personnelle avec tous ces gens. Tu apprends à les gérer tout comme eux apprennent à te gérer.
LSM : Quelles sont tes influences en matière de vidéo de skate en ce moment ? Et en skate en général ? En tant que filmeur, crois-tu que l'effervescence de la Floride dans le milieu du skate peut vous aider, toi et tes potes ? Que penses-tu de tous ces skateurs floridiens qui s'exilent en masse à San Francisco ?
Stephen : En ce moment, il y a beaucoup de monde qui sort de chouettes trucs, chacun avec son propre style.
Les vidéos Threads Idea Vacuum videos sont toujours très originales.
"Ca revient à migrer du sol plat aux downhills"
Zach Chamberlin est clairement l'un de mes filmeurs favoris. Tu reconnais son style direct.
Et bien évidemment, Josh [Stewart], avec tout ce qu'il a fait pour le skate.
Ces derniers temps, j'ai pas mal accroché au travail de Josh Roberts, de Perth.
En ce qui concerne le skate - et bien, la plupart des types avec qui filment ces mecs. Honnêtement, mes projets à moi, je m'en fiche un peu s'ils ne sortent pas de Floride. C'est juste ce que j'aime faire, peu importe qui regarde. Peut-être que la scène de Tampa va continuer à grimper en notoriété, au même titre que ce que la Floride en général a connu l'an passé ; je ne sais pas.
Mec, San Francisco est génial. Je n'y suis allé qu'une seule fois. C'est un endroit magique. Et il faut être incroyable en skate pour filmer là-bas aussi bien que le font Ryan [Garshell] et Zach [Chamberlin].
Pourquoi les Floridiens ne pourraient-ils pas y aller, après tout ? Ca revient à migrer du sol plat aux downhills.
LSM : A quel point chéris-tu ta VX-1000 ? Es-tu de ces gens pour qui seul ce format de vidéo de skate compte, ou arrives-tu à apprécier le rendu d'autres caméras ? Qu'est-ce que tu regardes avant d'aller skater, en ce moment ?
Stephen : Yo ! Le HD, ça peut rendre super bien. Surtout au vu de ce que quelques filmeurs sont parvenus à en faire, récemment.
Assez naturellement, je m'accroche (fort) à la VX. Je préfère mater des vidéos à la VX qu'en HD, mais ça ne veut pas dire que je n'apprécie pas le HD.
Ph.: Josh Bowser
Honnêtement, je ne regarde pas vraiment quoique ce soit avant d'aller skater. Sauf si une nouvelle part ou un nouveau montage sort ce jour-là, et qu'il s'agit de gens que j'aime bien.
LSM : Des plans pour l'avenir ? Une éventuelle "Mixtape Vol. 4" ?...
Stephen : Non non, pas de Vol. 4 [rires]. Je lance mon propre truc : Busted Mic., et en ce moment c'est ce sur quoi je planche, ainsi que sur des projets rattachés à ce nom.