Scene / Perpignan
Photos: Julio Sola
Perpignan ne revient peut-être pas dans toutes les discussions sur le skateboard français, mais l’ex-capitale du Royaume de Majorque a produit quelques phénomènes qui auront fait parler d’eux à travers le monde. Et la position stratégique de la ville, à quelques encablures de Barcelone, notamment, n’y est certainement pas pour rien…
N’en sachant pas plus que vous, au final, nous nous sommes dit que notre première Scene pourrait bien être celle d’une ville vivant à son propre rythme, parfois loin du fracas médiatique.
Alors, allons-y pour une conversation collective avec la bande qui représente en bas de page !
Comment vous définiriez la scène locale, aujourd'hui ?
La scène locale, et bien, c'est un mix de génération, un bon groupe soudé, avec ses hauts et ses bas. C'est Seb Housset, Max Geronzi, les frères Tailpied, Jordy Bouchal, Flo Vatin, et puis les autres… Les jeunes de la Skatasse, l’asso’ locale. Avec l'âge, ça c'est un peu dispersé, mais le crew est toujours présent.
Quelles sont les figures locales historiques ?
Seb Housset, Max Geronzi, et les zigotos de la vidéo…
Max Geronzi, ollie up backside noseblunt.
Perpignan ne fait pas partie des grandes destinations françaises, on va dire. Ça vous va, ou ça vous manque?
Ah, mon gars, ça on s'en fout... Dicton perpignanais à prononcer avec l'accent ! [Rires] On a eu notre heure de gloire aussi. Seb Housset, à l'époque, a fait connaître la région. On a vu les spots dans les magazines. On est connecté avec Gérone aussi… Seb fait une dédicace à Raul Lupianez, alias Lupi. Le pur catalan, nerveux et technique. Et il y a souvent eu du passage. Rien que l'autre jour, tu imagines, à Perpignan, sur le boulevard Félix Mercader, Chico Brenes qui skate un ledge ! Toi, tu sors du supermarché Casino, et il y a Chico. On est une bonne destination, t'inquiètes !
Nathan Tailpied, frontside flip.
Pourquoi autant d'images tournées à Barca et Badalona dans votre vidéo, alors ?
L’hiver, nous sommes souvent obligé de passer les montagnes pour se protéger du vent. La tramontane, ça peut souffler deux mois d’affilée à 100 Km/h. Alors que si tu fais 40 Km vers le Sud, tu débarques en Espagne, et c'est la plénitude. Le choix est vite fait. Et puis, on s'est motivé à filmer pour le sujet… D'habitude, on fait plutôt de l'Instagram et du iPhone. [Rires] Non, sérieusement, il y avait du vent à Perpi, et l’on est allé à Barca, du coup… On avait des images des autres, l’on a fait un mix qui donne une idée de notre skate. Si tu veux te faire une idée de notre ville, viens nous voir. On t'accueillera volontiers !
Les Toulousains ont les clés de la ville, aussi ?
Romain Jorda, son père habite la région, et avec Étienne Baunin, ils ont bien écumé la cité catalane. Du coup, ils ont permis aux autres de découvrir les spots locaux. Le déplacement se fait plus dans ce sens, surtout si ça se termine par une virée nocturne sur la Costa Brava, petite soirée à Cadaques ou Platja d’Aro pour les plus téméraires, et tu comprends de suite l'ambiance.
Et pour revenir au skate, quelle est la dynamique en ce moment à Perpignan ?
Max construit un bowl dans son jardin… Seb monte son shop à Philadelphie, où il passe la majeure partie de son temps, depuis des années, pour obligations skateboardistiques et familiales. Au niveau terrain de jeu, on a la Morgue 66, un hangar perdu au milieu des vignes, où ça fait un peu de maçonnerie autour de grillades catalanes… Sinon, Nathan est gérant d'un bar à skateurs où nos acolytes se retrouvent le soir venu… Il n’existe plus de skateshop à Perpi, et l'asso locale survie… Donc, c’est chaud pour les jeunes de se retrouver… Les spots de street sont à l'extérieur de la ville. On a bien un streetpark, donc ça fait le job.
En gros, la scène se scinde… Les potes restent soudés.
Seb Housset et Jordi Bouchal avaient mis la ville sur le devant de la scène française, à une époque.
En bonus, une petite part datant de 2004 / 2005 expliquant un peu comment et pouquoi…