"FINTA" / PREMIERE / Dino Coce / INTERVIEW
LIVE Skateboard Media : Yo Dino, comment va ? Bon, cela fait quelques années qu'on se croise au Vladimir Film Festival chaque année en Croatie, et LIVE a présenté ta part dans la vidéo de Raul Žgomba : "TABULA RASA" par le passé mais on ne t'avait que brièvement parlé à cette occasion. Donc saurais-tu te présenter pour de bon, et raconter d'où tu viens et comment et quand tu as commencé le skate ? A quoi ressemblait ta scène, à l'époque ?
Dino Coce : Tout roule Aymeric, ça chill.
Mon nom est Dino Coce et je viens de Split, en Croatie.
Split, Croatie.
Le skate m'a attiré parce que je jouais aux jeux vidéo de Tony Hawk sur la PlayStation 2 ; à l'époque, mes potes et moi faisions n'importe quoi, du roller, du BMX, de la trottinette, du parkour... Mais le skate s'est révélé avoir une accroche spéciale, je ne savais même pas qu'un tel ressenti pouvait exister. Il y avait une petite colline près de chez moi que tout le monde dans le voisinage essayait de skater ; le plus gros trick possible, sur le moment, c'était de la descendre debout sur le skate. A l'époque, on en faisait encore sur les fesses...
Et puis un jour, je l'ai descendue debout. C'était en 2007 ; ma scène immédiate était petite, il n y avait que Bruno Ban, Dujma et moi.
"J'avais un seul
DVD avec moi :
"SPIRIT QUEST".
Je l'ai regardé
vingt-six fois"
LSM : On a déjà discuté de « TABULA RASA » par le passé, donc concentrons-nous sur ton rôle de réalisateur, ce coup-ci. « FINTA », est-ce ta première production ? Cela fait un bail que tu bosses dessus, si mes souvenirs sont bons tu en présentais déjà l'avant-première en 2017 à Vladimir, et déjà tu annonçais une sortie pour 2020 à l'époque. Comment savais-tu par avance que tu aurais besoin d'autant de temps ? Peux-tu nous raconter le processus général derrière la réalisation de cette vidéo ? Qu'est-ce qui t'a incité à te lancer dans ton propre projet, et comment est-tu tombé dans l'addiction au pratique ?
DC : Si tu veux dire ma première production DVD et dont je suis réellement content en général, alors oui. Sinon, on a déjà sorti des full-length sur YouTube par le passé : "VJEŠTINEZ", "ŠOPAPAJA", "SPLIT PERSONALITIES"...
J'ai projeté la bande-annonce à Vladimir en 2017 mais à la fin, j'ai rajouté une mention "en cours de réalisation" car honnêtement, moi-même, je ne savais pas quand j'en verrais le bout. On a commencé à filmer en 2015, après notre vidéo précédente intitulée "VJEŠTINEZ" ; on a juste continué d'accumuler des clips dans la foulée, en sachant que tôt ou tard ils finiraient bien quelque part.... Et puis en 2016, Colin Read a sorti "SPIRIT QUEST". Ce qui a tout changé.
Cet été-là, je l'ai passé sur l'île de Brać à cuire des pizzas en guise de job et j'avais un seul DVD avec moi : "SPIRIT QUEST". Je l'ai regardé vingt-six fois, en entier (de tête, la vidéo dure une heure et quarante minutes). Et puis j'ai commencé à avoir des idées propres, spontanément, et à les noter.
"Addiction au pratique" [rires], je ne sais pas, en fait, si je veux le clip d'une caméra portée par des ballons dans ma vidéo, je peux effectivement obtenir ce résultat dans After Effects en deux semaines de taf, mais le faire pour de vrai, c'est autre chose... En fait, c'est même impossible, parce que ladite caméra est trop lourde et qu'il faudrait au moins cinq mille ballons d'hélium pour y parvenir, si ce n'est plus. Je n'ai réussi qu'avec la fausse caméra.
"C'est ainsi qu'on injecte
un peu de notre âme
dans tout ce qu'on fait"
LSM : Quelque chose en particulier t'a-t-il inspiré cette direction expérimentale, dans la réalisation ? Quelles sont tes principales influences, selon toi ? Ton univers est très poétique en général et que ce soit en vidéo ou en photo, tu captures la vie d'un angle plutôt frais et magique, avec une certaine perspective contemplative sur le monde et notamment sur la nature. Pour marier ça avec le dynamisme et la crasse d'une vidéo de skate, comment t'y es-tu pris ? Et peux-tu nous présenter ton chien, Orion ?
DC : Mon inspiration principale pour cette vidéo a été la part de Connor Kammerer dans "SPIRIT QUEST", mais je pourrais aussi citer la fameuse part Nakano dans la vidéo Far East Skate Network "OVERGROUND BROADCASTING" par Takahiro Morita, avec la fameuse séquence des skateurs déguisés en boules de billard.
En fait, l'idée était de faire une vidéo que tu peux regarder plusieurs fois, et pas uniquement destinée aux skateurs.
Ma croyance personnelle, c'est que les idées sont en fait une sorte spéciale de géométrie en deux dimensions, qu'il est ensuite possible de matérialiser en trois dimensions par le processus de la pensée, au niveau intellectuel - la réalisation d'une idée, c'est quand tu génères une pensée, et que tu en captures l'essence générale ensuite pour la codifier dans le monde physique, qu'autrui peut également percevoir. C'est ainsi qu'on injecte un peu de notre âme dans tout ce qu'on fait.
Je sais bien qu'une vidéo de skate est censée comporter de "bons" tricks pour être considérée "bonne", mais quand tu ne montres que ça dedans - que du skate - alors elle devient également "juste une autre vidéo de skate", tandis que lorsque tu la consolides avec une histoire ou un concept, c'est là qu'elle devient quelque chose de spécial. Enfin, je suis peut-être le seul à penser comme ça...
Orion : Kcvbolvfgopfgopcvofgvbpč5284nmvbfvbcvv.
DC : Là, c'était Orion au clavier.
"J'ai passé un été
entier sur Brać
à coudre cette caméra
pour, au final,
deux secondes
dans le film"
LSM : Et cette orientation vers les effets pratiques en particulier, comment t'est-elle venue ? Peux-tu raconter la base du concept, et comment tu t'y es pris pour finalement matérialiser toutes ces idées pour « FINTA »? Dirais-tu que le fait d'avoir passé six ans sur une même vidéo a également alimenté l'ambition de ces idées ? Encore une fois, de base, tu semblais savoir que le projet allait te prendre longtemps.
DC : La direction autour des effets pratiques s'est organisée naturellement ; et, franchement, je pourrais parler de chaque finta dans la vidéo pendant des heures.
Mais en général, le concept de base était toujours simple : par exemple, je voulais un clip de mon chien en train de porter une caméra et de filmer. C'est une idée tellement simple qu'elle pourrait venir d'un enfant ; n'importe qui peut imaginer un truc pareil, mais quid de le faire pour de vrai ? Et qu'est-ce qui est vrai, d'ailleurs ? C'est au moment de la réalisation que les obstacles se posent, bien sûr. Un chien peut-il porter une caméra aussi lourde ? Peut-il filmer ? Evidemment que non, à moins de lui donner une GoPro ou quelque chose de stupide dans le genre.
Orion.
Cette caméra Canon XM-2 en peluche, je l'ai cousue seulement dans ce but : pour qu'Orion puisse la porter et me "filmer". J'ai passé un été entier sur Brać à coudre cette caméra pour, au final, deux secondes dans le film. Enfin, pas exactement, je l'ai aussi réutilisée pour la séquence des ballons d'hélium.
En tout cas, j'ai commencé par prendre le machin-qui-couine que contiennent les jouets pour chien et je l'ai cousu à l'intérieur de la caméra, afin qu'Orion pense que l'objet était un jouet normal. Et puis j'ai bien passé trois semaines à lui lancer régulièrement la caméra ; au début, il s'en fichait complètement et puis un jour il a commencé à la porter avec lui. Le plan avait fonctionné, j'étais complètement dingue.
Donc après, j'ai essayé de filmer ce fameux clip avec moi en train de faire un trick, Orion qui me "filme" avec la caméra en peluche et le tout, filmé pour de vrai par mon ami Bruno, qui me suit en skate.
Bruno devait donc en permanence me filmer tout en appelant Orion pour qu'il fasse des passages, ce qui s'est avéré difficile car Orion n'écoute vraiment que moi.
"Le film ne serait
terminé qu'une fois
ces trente-quatre
idées réalisées"
On a eu plein de problèmes, aussi, par exemple quand Orion portait la caméra dans le mauvais sens, parfois même à l'envers, ou se trouvait trop loin de moi - la combinaison devait être parfaite. Mais au final, on a réussi.
Orion & Dino.
J'avais trente-quatre idées, et décidé que le film ne serait terminé qu'une fois ces trente-quatre idées réalisées. I had thirty-four ideas and the film would only be finished when all thirty-four ideas are finally done. A chaque fois, je me mettais le Vladimir de l'année en cours en guise de date butoir, et à chaque fois je me trouvais devoir à reporter. Au final, on l'a projetée à ce qui devait normalement constituer les dix ans du Vladimir, alors que mon chien Orion a dix ans. "The prophecy is true"...
LSM : Comme tu abordes le sujet, il y a quelques semaines, l'avant-première tant attendue de « FINTA » s'est déroulée à l'édition 2020 du Vladimir Film Festival - qui aurait effectivement du constituer le dixième anniversaire de l'évènement, mais a été transformée en "édition neuf-et-demi" du fait des restrictions en place du fait du Covid-19. Quand tu as réalisé que la pandémie allait s'étendre au point d'affecter l'accessibilité du festival, pile au moment où tu allais présenter le résultat de six ans de travail, quelle a été ta réaction ? Au final, qui a pu venir, et comment la projection s'est-elle déroulée ? Aussi, j'ai ouï dire que Connor Kammerer était sur le point d'organiser une avant-première de « FINTA » à N.Y.C. ?
DC : L'avant-première sur les îles Brioni au Vladimir était magique. J'ai même amené quelques objets en lien avec la réalisation de la vidéo sur place, et on a assemblé une petite table avec tout ça.
J'ai filmé cette nuit-là, et je mettrais ça en ligne bientôt sur ma chaîne YouTube.
J'avais de toute façon dit à Nikola Racan et à Butko que je m'en fichais de combien de gens viendraient au final, tout ce qui comptait pour moi, c'était de montrer ma vidéo à ces gens-là, peu importe s'ils étaient cinq, j'aurais été tout aussi content, ça compte tout autant pour moi. Quasiment tout le crew de Split est venu - pas tout le monde malheureusement - et ils ont apporté Orion.
"Si un kid de Split
en Croatie peut faire
un film, alors
n'importe qui peut."
Vu les conditions, la projection a eu lieu dans la salle du congrès des îles Brioni, ce qui est drôle quand j'y repense car Orion doit bien être le seul chien sur Terre à avoir un jour foulé ces enceintes.
En tout cas, l'idée finale de la vidéo concernait justement l'avant-première : on avait connecté ma caméra à un câble caché près de la fenêtre et, quand la cascade du générique de fin s'est amorcée, Butko - le D.J. vidéo - a progressivement révélé à l'écran ce que la caméra voyait, et puis j'ai pris la caméra et je me suis déplacé dans le public avec, et tout le monde pouvait tout à coup se voir à l'écran comme s'ils étaient eux aussi dans le film.
LSM : Comment as-tu sélectionné les skateurs qui apparaissent dans « FINTA » ? Combien de têtes la vidéo comprend-elle, dirais-tu ? Quelles ont été les réactions de chacun face à la direction expérimentale du projet - par exemple, le coup des plans à la caméra miniature, ça n'a intrigué personne ? Toi, tu savais ce que tu voulais produire avec tout ça, mais les autres arrivaient-ils à suivre ?
DC : J'ai sélectionné les skateurs qui sont mes potes. Ca aussi, d'ailleurs, c'est drôle : tu vois cette espèce de situation dans le monde avec les "skateurs pro" et comment, quand tu es gamin, tu es inspiré par les "skateurs pro" : tu les regardes en boucle, tu les étudies, tu veux leur ressembler... Et bien à ce Vladimir, tout le monde regardait mes potes comme s'ils étaient eux aussi ce genre de "skateurs pro" aptes à inspirer un kid. Je suis à bloc de ça. Si un kid de Split en Croatie peut faire un film, alors n'importe qui peut.
Sans mes potes, le film serait nul. Techniquement, j'ai tout filmé, dérushé et monté moi-même mais ils m'ont tous aidé de tant de manières différentes - merci Luka, Dujma, Ban, Frane, Leo, Stipe, Ivo, Iva, Viktor...
En tout, je crois qu'il y a quarante-deux skateurs dans « FINTA ».
Et concernant le processus, pour chaque idée qu'on abordait (par exemple, la mini-caméra), j'expliquais tout à tout le monde en permanence, quitte à dérusher et monter des brouillons du jour au lendemain. Donc tous les participants étaient au courant de tout, et certains m'ont même donné des conseils pour améliorer différents aspects.
"Le trick est
d'arriver jusqu'à
la Riva sans rentrer
dans quelqu'un"
LSM : Cette section de « FINTA » en particulier que LIVE présente aujourd'hui est dédiée à un quartier de Split où se trouvent le Palais de Dioclétien ainsi que Strossmayer Park ; les deux endroits ont l'air assez fous pour le skate, mais aussi en général, avec plein de spots biscornus et cachés (par exemple, celui sur les toits). Pourrais-tu nous recontextualiser exactement la chose, quelles sont les histoires respectives de ces endroits, et pourquoi leur consacrer une séquence dans ta vidéo ? Le coin a l'air très touristique, et hyper fréquenté, j'imagine que collecter ces images n'a pas été une mince affaire ? Le spot du toit, encore une fois, était-ce un genre de mission, risquiez-vous de vous faire virer ? Et quid de la valeur de ces spots au sein de la scène locale ? Certains ressemblent au genre de plaza que bien des générations de skateurs avant vous ont du arpenter. A moins que skater ces quartiers soit quelque chose de nouveau ?
DC : Le Palais de Dioclétien n'est absolument pas fait pour le skate - c'est complètement illégal, à vrai dire. Mais effectivement, le parc de Đardin comme les locaux le surnomment est notre équivalent local du LOVE Park à Philly - il y a des ledges, des marches, le meilleur flat et même une fontaine quand tu as soif.
C'est effectivement un coin très touristique ; autour du Palais de Dioclétien, le trick est d'arriver jusqu'à la promenade sur la Riva sans rentrer dans quelqu'un. Et le sol est trop bien, et a plus de deux mille ans.
Le spot des toits s'appelle le Vestibul, et je ne savais même pas qu'il existait jusqu'à ce que je tombe dessus - gravir cette tour ne coûte que cinq kune.
Đardin est skaté depuis toujours, mais les locaux détestent le Palais de Dioclétien.
Pour l'histoire complète du Palais de Dioclétien sur YouTube, il y a toujours ce lien.
LSM : Seuls les vrais savent mais tu es le plus grand fan du monde de la part de P.J. Ladd dans « WONDERFUL HORRIBLE LIFE », pas vrai ? Quel message voyais-tu en filigrane dans cette part, quel sens avait-elle pour toi quand tu l'as découverte ? Dirais-tu que c'est le même type d'énergie que tu espères injecter dans ton travail à ce jour ? Comment cette époque du skate en général impacte-t-elle ton esthétique actuelle ? La Canon XM-2 doit bien venir de quelque part...
DC : Oui j'aime beaucoup cette part de P.J. Ladd et, quant à son message, il est également perceptible dans toutes les vidéos de l'époque où P.J. parle, et c'est toujours pour dire "tout ce que je fais c'est manger, dormir et skater, je suis nul...".
"Pas besoin d'une
Sony VX-1000
pour faire une
vidéo de skate"
P.J. a été mon inspiration pour certains tricks que j'ai appris, par exemple le fakie five-o fakie 360 flip out. Je l'ai vu pour la première fois dans un truc United Nations sur les Berrics et j'ai voulu l'apprendre aussi, ce que j'ai fait en 2017, mais depuis je ne vois plus du tout les choses de la même façon qu'à l'époque (et je ne parle pas là que de skateboard). Maintenant, dans ma tête, chaque trick est au même "rang".
Bruno Ban.
Imagine que tu montres deux écrans à un enfant qui n'a jamais vu de skateur ou de skateboard ; un écran sur lequel un type monte un trottoir en ollie (trick facile), un autre sur lequel un type fait fakie five-o fakie 360 flip out (trick difficile).
Dans les deux cas, l'enfant va réagir pareil, que ce soit en pensant "ouah, la planche a monté le trottoir avec lui, est-elle collée à ses pieds ?" ou "ouah, sa planche est partie dans tous les sens et il est quand même retombé dessus ?".
Je pourrais même approfondir le truc en avançant que le gars qui monte son trottoir en ollie, dans vingt ans, il sera toujours capable d'en faire autant parce que c'est facile, alors que le trick difficile, en tant que concept de base, c'est plutôt pour se la péter, non ?
Dans vingt ans, le mec qui a préféré faire le trick difficile sera plutôt en train de se maudire, lui, et de développer une névrose autour du fait de ne plus réussir à refaire son trick comme avant.
Personne ne va balancer un trick pareil sur le chemin du marché. Avec le recul, en ce qui concerne ce trick en particulier, j'admets que je l'ai appris pour les autres, pour me la péter. Et ce courant de pensée que de skater pour les autres, en ce moment, je trouve qu'il s'universalise à un point terrifiant.
Ce n'est pas le cas de tout le monde, mais il y a clairement cette tendance selon laquelle tout ce qui n'est pas documenté sur Instagram n'existe pas...
La Canon XM-2 se trouve juste être la caméra que mon pote Bleki m'a donné - pas besoin d'une Sony VX-1000 pour faire une vidéo de skate.
Et pour ce qui est du format full-length en général - pourquoi les gens font-ils des vidéos de skate ? Ces projets ont toujours un sens ; pour les sponsors et les marques, ce sens est celui qui les aide à vendre leurs trucs, pour ce qui est de mon cas ce sens était d'explorer le champ des possibles concernant la réalisation, la matérialisation d'idées et tout ça. Le but est d'intriguer le spectateur pour qu'il regarde la vidéo plusieurs fois.
"La nature aime le courage. Tu prends un engagement et la nature répond à ton engagement en allégeant les obstacles. Si tu rêves d'un rêve impossible, le monde ne t'écrasera pas, il t'élèvera." (Terence McKenna)
LSM : Merci pour ton temps, Dino! Des remerciements, des projets à évoquer ?
DC : Merci Aymeric et LIVE Skateboard Media de m'avoir écouté !
Je voudrais saluer Nathan Fielder, qui a été une autre inspiration pour mon film.
Et également à Jim Chesnar et tous ses amis qui veulent excaver le temple de Lemminkäinen et réveler au monde la Bock Saga.
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