Zach Chamberlin en 4!
Interview: Benjamin Deberdt
Portrait: Ben Gore
"Si tes trucks sont serrés, ce sera plus difficile de négocier un bump ou d'éviter une crotte."
Lundi, Magenta sortait une petite pépite, entièrement axée sur une remise au goût du jour de ce skate fait de tous les bosses, bumps et autres micro pentes qu'offrent les descentes de San Francisco, avec Ben Gore et Léo Valls en très gros plan. Vous en aurez certainement profité pour fantasmer sur leur capacité à négocier ce type de terrain, mais vous êtes peut-être bien demandé qui pouvait bien arriver à les suivre, pour filmer tout ça… Et bien, ce gars, c'est Zach, dont vous aurez peut-être déjà lu le nom à la fin des vidéos Rasa Libre, par exemple. Léo en parle comme du “meilleur skateur de skate en downhill”, ce qui Zach nie totalement, mais tout ce que l'on peut en dire, c'est qu'il est loin d'être le gars de la bande trop feignant pour lâcher sa caméra. Sérieusement, quelqu'un devrait filmer une part de Zach en train de filmer des gars à fond les ballons en descente!
D'où tu viens, en fait?
Je viens d'un pêcheur de l'Oregon et d'une bonne fée échappée du Nord Dakota. Ces deux-là, mes parents, ont élevé un vagabond à la Huckleberry avec une caméra en guise de lance-pierres. Ma maman murmure à l'oreille des fleurs, et à tous ceux prêt à l'écouter. Son père à elle était un athlète et prof aussi, et ma mamie une extravagante et une bonne fêtarde. Je suis né à Portland, avec une sœur déjà dans la maison du nom de Marenda, une combinaison des prénoms de nos parents. Mon pote Max et moi, nous avons commencé à prendre le bus pour chercher des spots partout dans Portland, au collège. C'était avant les téléphones portables, donc on avait nos points de rencards: Half-Circle, Spot 1, Love Joy Park… Il pleut beaucoup, là-bas, donc à 18 ans, je suis parti à San Francisco, et j'y suis resté depuis. C'est une petit monde à part, avec des gens venus de tous les coins de la terre, tout ça dans un carré de 10 km sur 10 km. Mais, en même temps, SF te donne l'impression que le reste du monde est très grand.
Photo: Ben Gore
Pourquoi filmer du skate?
Pour moi, c'est le meilleur puzzle. Ce n'est pas une image dans une boite, mais le puzzle est à créer avec ton imagination, ta patience, des essais, des erreurs, et suivre ton plaisir. Une VX, des descentes, de la vitesse, Ben, Léo, la bande, des woops, tout ça, S.F: c'est un tourbillon de possibilités pour l'imagination. L'énergie dans ces descentes est inégalable. Les trous, les bosses, les textures dans le sol, les trottoirs, les arbres, les voitures… Toutes ces choses, dans les descentes, t'offrent de nouvelles options avec ta caméra. En haut de la descente, prêt à filmer, ça peut foutre les jetons. Mais, en échange, dès que tu filmes, ça te paraît naturel. Les descentes ouvrent tellement de possibilités. Ça te donne à toi, et à tous tes amis que tu filmes, plein d'idées. Surtout, je filme parce que suis un méchant geek, et que je veux suivre l'action à moins d'un mètre, en technicolor!
Wall ride nollie out. photo: Richard Hart
Quand est-ce que tu as commencé à bosser sur ce projet avec Ben et Léo?
Je suis ami vers Ben depuis six ans environ. Léo, je l'ai rencontré il y a quatre, à S.F., la première fois. Après un trip d'un été à Panama avec Jesse Narvaez, je suis revenu à SF, plein d'énergie. Léo a débarqué quelques jours plus tard, et putain, il en a de l'énergie, aussi! Pop pop crosscurrent pop scurry! Donc, avec lui et Ben, on a du filmer tous les jours pendant deux mois, au moins. Un projet de rêve qui s'est réalisé. Les woops entre les sorties de garage, les inclinaisons des trottoirs, plus toutes les petites merdes entre font que S.F est super drôle pour moi. Cette part essaie de faire partager et de mettre en valeur les sensations que peuvent donner ce genre de spots quand tu les rides.
Photo: Richard Hart
Quel serait ton meilleur conseil, pour survivre aux descentes de S.F, à un visiteur pour la première fois?
Roule desserré. Descendre tout droit à fond, c'est incroyable, mais tu as aussi plein de petits trucs à skater à droite à gauche. Si tes trucks sont serrés, ce sera plus difficile de négocier un bump ou d'éviter une crotte. J'aime bien zigzaguer d'un côté à l'autre de la rue, pour trouver les bons bumps.
Zach aimerait remercier ses amis, sa famille, Magenta, Ben, Léo et tout ceux qui viennent sur les sessions.