Cotinz

Inferno Verde

"INFERNO VERDE", c'est vingt minutes de Sony VX-1000 brésilienne, plus précisément en provenance de Manaus, palpitant coeur métropolitain de l'Amazonie et signée Costume, la marque locale dont LIVE vous a déjà relayé certaines productions, elle-même emmenée par un Adonis Perfeito bien décidé à représenter. A la décidément non-moins-survotée plate-forme Black Media Skate, il raconte :

"« Enfer vert, paradis vert ; c'est l'Amazonie classique où l'on pense au passé, à des serpents gigantesques, à des poissons magiques… » disait Glauber Rocha dans son court-métrage 'AMAZONAS, AMAZONAS' (1966).

Pendant cinq ans, nous nous sommes consacrés à la recherche ethnologique et à fouiller dans les rues et les paysages de Manaus et de la région, à la recherche des sommets de 'l'enfer vert'.

Une région enracinée dans le très vieux monde, subjuguée par sa situation au milieu d'une eau abondante et d'une végétation jaillissant du béton et de l'asphalte, où alligators, jaguars et paresseux se disputent la civilité. Un mélange de création et de créatures, de vie naturelle et de mort artificielle."

Pour le skateur moyen, cela signifie notamment un déluge de spots originaux - et complètement dingues - exploités par un paquet d'individus tant efficaces que créatifs, avec notamment quelques prestations qualitatives de Felipe OliveiraCotinz, Luis Moschioni et bien d'autres styles remarquables. Ah, et le montage et la musique sont top, aussi !

LADOB

Fernando Gomes est originaire de Salvador dans l'état de Bahia, au Brésil, où il s'occupe à documenter le talent des skateurs locaux avec entre autres entreprises personnelles le projet SSAlitre, voué à centraliser orchestrer et crystalliser les images résultant dudit processus, qu'elles bougent ou soient fixes. "LADOB" vient se placer en plein dans ce cadre, et aussi dans la continuité du clip "LADO A" sorti l'an passé (la chaîne YouTube est à suivre ici) ; c'est l'occasion de quatorze minutes de cascades urbaines authentiques, tout en H.D., avec au programme quelques habitués tels que Cotinz ou Felipe Oliveira (dont on vous donne davantage de nouvelles fraîches très bientôt) mais également les styles hors-norme et autres déluges de spots improbables de rigueur (dont quelques bump-to-bar que Jimmy Lannon ne renierait probablement pas), ainsi que la galerie photo ci-dessus, signée Fernando.

Liberté, conscience, unité

Ainsi se traduit le message à portée universelle investi dans le titre de la nouvelle vidéo Crail Trucks, marque de trucks, donc, opérant au Brésil depuis plus de trois décennies. Et derrière la réalisation de ladite vidéo, ce n'est nul autre que le duo de Luis Moschioni avec Cotinz (celui-là même derrière la vidéo "DOPPELGANGER", interviewé à ce sujet ici) que l'on retrouve ; un contrat de confiance, pour ainsi dire, et un engagement des deux côtés de la caméra puisque les deux compères s'illustrent aussi comme les M.V.P. de l'amas d'images final. Ce qui devait être un projet vidéo plus ambitieux s'est retrouvé condensé à l'état de montage web suite à l'introduction du Covid-19 dans l'équation mondiale ; pas de souci de ce côté-là puisqu'on se retrouve avec une capsule de huit minutes qui tabasse !

Against Le Corbu

Ce serait presque insultant, à ce stade, de vous présenter à nouveau Murilo Romão, des productions Flanantes ; mais toujours moins que l'architecture de Le Corbusier, avant tout basée autour de la division et la structuration des espaces urbains selon leur fonction pratique première, tout spécifique et sans possibilité de réinterprétation personnelle, résumant ainsi la ville à un engrenage utilitaire ne laissant aucune chance aux errances de l'âme et autres vagabondages spirituels mais aussi physiques - à roulettes, ou non. Déplorant les atteintes à la liberté individuelle imposées par cette approche et revendiquant un certain droit inné à jouir de son environnement, Murilo rétorque avec "Against Le Corbu", un trip audiovisuel de seize minutes à Brasilia, pensée comme "la ville du futur" dès sa construction dans les années soixante dans un style emprunt de l'utopie de Le Corbusier, histoire d'en envahir les spots avec une fine équipe (dont un certain Cotinz, habitué de ces pages virtuelles).

Et des spots, il y en a, et pas des moindres... Pour la plupart, le seul fait de les approcher semble davantage relever du dressage que du skateboard !

La jolie galerie photo est l'oeuvre de Renato Zokreta.

Zonzo

En plus de l'excellent skate - souvent original, et toujours cagneux - toujours signé de la crème de la crème de la scène brésilienne, ce que l'on apprécie dans les vidéos de Murilo Romão (dont on vous a déjà présenté les productions précédentes par le passé), c'est sa volonté, en tant que réalisateur, de pousser le concept de la vidéo de skate.

Le travail de Murilo avec Flanantes, son collectif, transcende la documentation de brutales cascades urbaines (et autres réinterpérations d'un environnement urbain visiblement hostile), pour la replacer au sein d'un contexte pertinent.

En l'occurrence, c'est le travail de l'architecte italien Francesco Careri qui a retenu son attention, au point d'axer sa nouvelle full-length autour d'une idée qu'il nous explique en détail :

"Francesco Careri, dans son ouvrage classique 'Walkscapes : la marche comme pratique esthétique', détaille les avantages de la marche, de l'exploration et d'à quel point il peut être bénéfique pour l'humain de s'égarer car, parmi les cultures dites primitives, les sédentaires qui ne se perdaient jamais ne progressaient jamais autant que les peuples nomades. Vers la fin du livre, il détaille la ville de Zonzo, une métropole imaginaire et métaphorique qui serait une ville dans la ville ; à mon esprit, c'est très proche des skateurs, à la perpétuelle recherche de Zonzo dans leurs déplacements imprévisibles. "Zonzo", cette nouvelle vidéo Flanantes, est infusée de cette pulsion d'explorer de nouvelles zones de la ville, ou de sa périphérie ; des zones abandonnées, des lieux en transformation spatiale comme temporelle et finalement, on se rend compte qu'en pratique, qui perd en temps gagne en espace." - Murilo Romão

MIMPI FILM FESTIVAL / "Ruído" / PREMIERE

Parfois l'idée s'exprime, mais s'échoue en route, fatiguée de la longueur du voyage, se heurtant à la barrière de la langue. N'est pas anglophone, connecté, voire intéressé qui veut ; un facteur de communication non négligeable qui frit la ligne et nous gêne dans notre curiosité du monde. On a envie de tout connaître ! Aujourd'hui sur LIVE, c'est Pedro Damasio, son travail et celui de ses acolytes dans le cadre du festival photo et vidéo de skate brésilien : le Mimpi, que vous rencontrez. On s'y est rendu deux années consécutives, on a adoré ; l'évènement est une fourmilière de passionnés venant des quatre coins du continent - voire du monde - pour se rassembler, et échanger. Derrière les bannières, les organisateurs s'amusent avec des concepts : le dernier en date étant le son, le bruit : c'est ça, "Ruído". Le clip récapitulatif, ci-joint, expérimente, explore, tâte, se cherche, se tâte, cherche. Une part de Pedro n'ayant jamais vraiment grandi, il y a également eu beaucoup de skate car après tout, c'est à lui qu'on doit tout et cette réalité, aucun des mordus du Mimpi ne l'a jamais oublié.

Interview / Alexandre "Cotinz" Neaime

Demain, nous vous présenterons, en exclusivité sur LIVE, Doppelganger, un petit bijou brésilien, oeuvre d'un certain "Cotinz"… Qui? Quoi?

Semaine brésilienne: "ASCO - SÃO PAULO"

Allez, on continue notre exploration de la scène brésilienne, avec cette récente production ASCO se focalisant sur la ville de São Paulo, entre locaux et visiteurs plus ou moins réguliers, comme un certain Cotinz, –personnage marquant autant pour son skate que ses propres vidéos– aussi connu pour toujours être

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